Selon les médias officiels, le 16 juillet, Saeed Montazer al-Mahdi a annoncé au nom des Forces de sécurité de l’État (SSF) qu’à partir d’aujourd’hui, 16 juillet, la police effectuera des patrouilles mobiles et à pied dans tout le pays pour s’occuper des individus qui continuent de violer les normes sociales en portant des vêtements non conformes. La police donnera des avertissements et si la non-conformité persiste, elle intentera une action en justice et renverra les individus devant la justice.
Le SSF a également déclaré que cette action répond aux demandes du peuple, de divers groupes sociaux et à l’accent mis par le président et le pouvoir judiciaire.
Cette annonce officielle des patrouilles de moralité, connues sous le nom d' »Ershad », intervient après que des clips et des photos ont été diffusés sur les réseaux sociaux au cours des trois derniers jours montrant les patrouilles en action, y compris l’arrestation et les menaces contre les femmes et l’émission de condamnations contre les personnes arrêtées.
Dans l’un de ces clips, un policier s’adresse aux femmes en leur disant : « Soit vous portez un foulard, soit vous montez dans la camionnette. Si vous croyez en la liberté, je laisserai tous les voleurs et les voyous impunis afin qu’ils puissent s’installer avec vous. »
Les médias sociaux ont également publié des documents judiciaires au cours des trois derniers jours. Dans l’un de ces documents, une femme a été condamnée à laver des cadavres dans un cimetière de Téhéran pendant un mois et à une amende de 31 millions de rials (environ 62 dollars) pour ne pas avoir porté le hijab approprié.
Un journal iranien a admis l’un de ces documents : « La publication d’une condamnation contre une femme pour son hijab, condamnée à un mois de travail dans un cimetière de Téhéran et à laver les cadavres, a surpris les observateurs. »
Dans le même temps, Vali Ismaili, le chef de la commission sociale parlementaire, a souligné que la décision de redémarrer les patrouilles d’orientation répressives est la décision du gouvernement de Raïssi. Il a dit qu’il semble peu probable qu’une coordination ait eu lieu avec le parlement pour relancer ces patrouilles, et que le gouvernement prend des mesures basées sur la loi.
Par ailleurs, Mohammad Bagher Ghalibaf, le président du parlement des mollahs, a déclaré que la violation du hijab doit être considérée comme un crime, et que le projet de loi sur le hijab sera adopté dans deux mois, avec son contenu passant à 60 articles, selon un rapport du 16 juillet du quotidien Entekhab.
Le « hijab inapproprié », c’est-à-dire une femme qui ne porte pas le voile obligatoire ou qui ne le fait même pas ajuster pour montrer une partie de ses cheveux, est considéré comme une menace pour la sécurité par les mollahs et ce depuis qu’ils ont pris le pouvoir il y a 40 ans. Les noms de la soi-disant police des mœurs ont changé depuis 1979, passant des «Patrouilles de Sarallah » dans les années 1980 aux « Patrouilles d’orientation » lancées en 2005 aux « Ansare Hezbollah » lancées par le CGRI en 2013, mais leur objectif est resté le même : la répression des femmes.
Les hauts responsables mentionnent toujours l’importance du voile dans leurs discours et c’est le moyen le plus évident pour les mollahs de réprimer les femmes.
Avec de telles répressions, les mollahs au pouvoir en Iran visent à empêcher la formation de soulèvements populaires comme ce qui s’est passé en septembre dernier. La mort subite de Mahsa Amini alors qu’elle était détenue par la police des mœurs a provoqué des manifestations de plusieurs mois dans tout l’Iran. Le régime iranien a tué au moins 750 personnes et en a arrêté 30 000 lors de ce soulèvement.