Iran Focus, Londres, 14 août Mohammad-Bagher Ghalibaf, lancien chef de la police iranienne et candidat battu à la présidentielle, a été choisi par le guide suprême Ali Khameneï pour diriger le plus grand conglomérat économique dIran, selon un proche du général ultra.
Ghalibaf, qui a commandé les forces de lair du corps des gardiens de la révolution jusquà sa nomination à la tête de la police en lan 2000, suit actuellement un stage de pilotage avancé en France et ne pouvait être joint pour un commentaire, mais un membre de son ancienne équipe électorale a confirmé cette nomination attendue.
Le nouveau conglomérat sera créé dune fusion entre la puissante fondation des déshérités (Bonyad Mostazafine) et le bureau pour lapplication des commandements de limam. Il contrôlera un secteur de plusieurs milliards de dollars de léconomie iranienne. Bonyad Mostazafine a été créé en 1979 pour prendre le contrôle des immenses avoirs de la famille royale abolie, ainsi que la plupart des avoirs et des fonds confisqués des hommes daffaires associés à lancien régime. Depuis lors, la fondation sest développée en un empire financier opaque qui ne rend de compte quà la personne du guide suprême.
Ghalibaf a toujours été un protégé loyal de layatollah Khameneï. Sa sélection pour diriger une nouvelle fondation économique est considérée comme une mesure de Khameneï pour consolider le pouvoir économique dans les mains de ses alliés et protégés qui contrôlent déjà une grande partie de léconomie du pays. Ayant sérieusement affaibli son rival Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani lors de la récente élection, Khameneï cherche à présent à miner Rafsandjani sur le plan financier.
« Les gains de plusieurs milliards de dollars des fondations sous le contrôle de Khameneï ont été utilisés pour financer un éventail dactivités qui ne pouvaient être incluses dans le budget officiel de lEtat, comme lacquisition de matériaux illégaux, le soutien au terrorisme et les projets secrets nucléaires et balistiques », a déclaré Hadi Mohebbi, un analyste du monde des affaires iranien basé à Londres. « Khameneï pourrait essayer dexploiter les capacités technocratiques et dorganisations considérables de Ghalibaf pour développer ces opérations. »
Dautres voient cette sélection comme une récompense de Khameneï à lhomme qui a servi de faire valoir électoral à Mahmoud Ahmadinejad durant lélection présidentielle. De nombreux analystes pensent aujourdhui que la candidature de Ghalibaf et des trois autres commandants des gardiens de la révolution faisaient partie dune manuvre politique complexe de Khameneï pour détourner les attaques du camp de Rafsandjani sur son candidat favori, Ahmadinejad, alors que les organisations massives sous son contrôle, comme les gardiens de la révolution et la milice paramilitaire du Bassidj, travaillaient en coulisses pour faire élire Ahmadinejad.
Ghalibaf avait démissionné de son poste à la tête de la police au début de lannée pour participer à lélection de juin. Sa campagne agressive de style occidental a convaincu la plupart des observateurs avant le premier tour du 17 juin quil émergerait comme le premier candidat ultra, face à Rafsandjani pour le second tour.
Le commandant en chef adjoint des gardiens de la révolution Mohammad Bagher Zolghadr a tacitement admis que la décision du camp ultra de lancer plusieurs candidats faisait partie dun « plan à multiples niveaux ».
« Nous devions agir avec adresse dans une situation politique complexe, alors que des puissances étrangères et des groupes intérieurs assoiffés de pouvoir avaient planifié bien à lavance de faire tourner les élections en leur faveur et dempêcher lémergence dun gouvernement authentiquement islamiste », A déclaré Zolghadr dans une conférence des commandants du Bassidj à Téhéran le mois dernier.
Il a dit que les « forces islamistes » avaient gagné les élections à travers « un plan sensé à multiples niveaux » qui a créé une « compétition serrée ».