Reuters, Berlin, 19 août par Louis Charbonneau LIran fait avancer un programme de production de plutonium pour des armes nucléaires alors que lUnion européenne concentre toute son énergie sur larrêt des activités par Téhéran denrichissement duranium, a dit une Iranienne en exil vendredi.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition de groupes dopposition iraniens en exil, a dit que plusieurs autorités iraniennes avaient exprimé leur plaisir devant les progrès réalisés dans le programme deau lourde de lIran à Arak, qui pourrait produire du plutonium, lors dune récente réunion de hautes autorités.
La réunion se voulait être la session finale dune commission nucléaire spéciale au sein du puissant conseil suprême de sécurité nationale avant que les nouveaux responsables gouvernementaux nentrent en fonction cette semaine, a affirmé une responsable du CNRI, citant des sources « au sein du régime religieux ».
« Au cours de cette session, le ministre de la Défense dalors Ali Shamkhani a dit combien il appréciait (lancien chef des négociations nucléaires) Hassan Rohani pour avoir trompé lAIEA pendant les 22 derniers mois, et détourné lattention des organes internationaux du site dArak », a dit à la presse Massoumeh Bolourchi.
« Shamkhani a rappelé quen aucune circonstance il ne serait fait obstacle à ce projet. Il a affirmé que les progrès dans la construction du site était un acquis majeur du régime dans le domaine nucléaire », a ajouté la représentante en chef du CNRI en Allemagne.
Le CNRI, qui est sur la liste des organisations terroristes du Département dEtat, a donné par le passé des informations exactes sur les sites nucléaires cachés en Iran, et a accusé les dirigeants de la république islamique de développer en secret des armes atomiques.
En août 2002, le groupe a révélé lexistence du site deau lourde dArak et dun site souterrain massif denrichissement duranium à Natanz, que Téhéran a déclarés par la suite à lAIEA, lagence de contrôle nucléaire de lONU.
Bolourchi a affirmé que lors de la réunion de responsables iraniens, le chef de lorganisation iranienne de lénergie atomique, Gholamreza Aghazadeh, sest dit satisfait « que contrairement au site de Natanz, où les progrès avait été ralenti, lAIEA nest pas intervenue pour stopper lavancée de ce projet. »
Les responsables de lAIEA nétaient pas disponibles dans limmédiat pour faire une déclaration.
Lagence internationale de lénergie atomique (lAIEA) enquête sur les plans atomiques de lIran depuis près de trois ans. Bien quelle ait découvert de nombreux sites et activités cachés, elle na trouvé aucune preuve sérieuse comme quoi lIran cherche à faire des armes atomiques.
Soupçons sur les plans de la bombe iranienne
Washington et lUnion européenne suspectent Téhéran de vouloir des armes nucléaires, mais lIran insiste sur le fait que ses ambitions atomiques sont limitées à la production pacifique délectricité.
LUnion européenne a appelé lIran à cesser son projet deau lourde. Cependant, la cessation du travail à Arak ne faisait pas partie officiellement de la suspension du programme denrichissement duranium, qui peut produire une bombe à luranium, comme convenu à Paris en novembre 2004.
Téhéran sest retiré dune partie de laccord de Paris la semaine dernière lorsquil a ôté les scellés de lONU et repris sa conversion de luranium dans un site près dIspahan la semaine dernière.
La France, la Grande-Bretagne et lAllemagne ont menacé daider à déférer le dossier de lIran au Conseil de Sécurité de lONU, qui pourrait imposer des sanctions, sil ne suspend pas à nouveau ses activités à Ispahan avant que le conseil de gouverneurs ne se réunisse le mois prochain.
En mars, lInstitut des sciences et de la sécurité internationale, un groupe dexperts basé à Washington, a dit que les photos satellites montraient que le site dArak pour la production deau lourde, qui utilise des réacteurs deau lourde, était presque complet.