Le Washington Times, 14 octobre – Par Bill Gertz – Lascension de militants à des postes de pouvoir en Iran soulève de nouvelles inquiétudes au sujet des forces militaires iraniennes en cas de déploiement de nouvelles armes qui menaceraient les ressources pétrolières ou de tirs de futurs missiles chimiques ou nucléaires de longue portée.
Des experts militaires disent que le régime islamique de Téhéran na pas lourdement investi cette dernière décennie dans de nouveaux chars, des véhicules blindés ou des avions de guerre, mais au contraire a concentré ses dépenses en matière de défense sur le développement de capacités de guerre dites « asymétriques ».
Cela comprend le programme nucléaire caché de lIran, le nouveau Chahab-3 et des missiles Scud plus anciens capables de tirer des armes nucléaires, chimiques et biologiques sur des centaines de miles.
Le pouvoir militaire iranien est désormais sous surveillance après que la décision récente du nouveau président iranien Mahmoud Ahmadinejad de placer le programme darmement nucléaire du pays sous le contrôle du corps des gardiens de la révolution islamique, qui sont chargés de protéger le régime.
Les forces iraniennes ont aussi acquis et bâti dimportantes des forces navales côtières équipées de missiles anti-navires ultrarapides, qui pourraient être utilisés pour interrompre lapprovisionnement pétrolier à travers le Golfe persique.
« Leur puissance provient non pas de forces conventionnelles importantes mais des capacités asymétriques qui sont très robustes et habituées à sengager dans des causes subversives et de terrorisme, » assure Michael Eisenstadt, directeur des études sécuritaires à linstitut de Washington sur la politique du Proche-Orient.
Un officier des renseignements militaires dit que larmée iranienne comporte deux parties. Dun côté on a les forces armées conventionnelles et de lautre les troupes islamiques de choc, plus précisément le corps des Gardiens de la Révolution islamiques.
« Larmée iranienne est assez importante pour pouvoir protéger ses frontières dans le cadre dune guerre conventionnelle avec des Etats de la région du Golfe, mais lIran aurait beaucoup de mal à lutter contre une force occidentale largement supérieure ou à mener des opérations loin de ses frontières » affirme cet officier.
« LIran a cherché des moyens daméliorer et de moderniser ses forces armées pour combattre des forces conventionnelles supérieures » ajoute cet officier, remarquant par ailleurs que lIran a développé ses forces militaires navales.
Pour ce responsable, lIran ressent la pression exercée par la présence des forces militaires américaines en Irak et en Afghanistan, « mais évitera un conflit direct avec les USA, même sils continuent dexercer leur influence sur dautres Etats arabes du Golfe. »
Anthony Cordesman, un expert militaire du centre détudes stratégiques internationales, a dit que des forces conventionnelles modernes sont coûteuses et difficiles à manoeuvrer pour des Etats comme lIran.
LIran a préféré se tourner vers des armes plus spécialisées.
« LIran effectue une restructuration très nette des gardiens de la révolution, quelques éléments de ses forces conventionnelles et une partie de sa flotte dans léventualité dune guerre asymétriques », a t-il dit lors dune audience récente de la commission des forces armées.
« Cela signifie dêtre capable du moins temporairement de menacer les installations pétrolières dans le Golfe et dans les pays voisins de lIran. »
M. Eisenstadt a dit que lIran sest révélé être une puissance régionale clé sans pour autant disposer les forces qui caractérisaient une telle puissance autrefois.
Hormis quelques exceptions, les Iraniens nont pas développé de grandes forces terrestres avec des chars et véhicules blindés.
La seule exception ce sont les missiles de longue portée non guidés, fabriqués localement. Certains de ces missiles peuvent frapper à plus de 300 kilomètres.
Daniel Byman, directeur du centre détudes pour la paix et la sécurité, a dit lors de laudition au parlement que le développement de larme nucléaire par lIran devrait sachever dans les dix prochaines années.
Bien que lIran ne devrait pas utiliser ses armes nucléaires, «le danger cest que lIran peut devenir plus agressif en Irak, en Afghanistan, dans les Etats du Golfe persique, plus agressif dans son soutien terroriste contre Israël, assuré par le fait que larme nucléaire le protégerait de représailles américaines », a-t-il dit.
A partir des années 1990, lIran a commencé à se doter de navires dattaque rapides, certains équipés de missiles de croisière anti-navire fabriqué en Chine, le C-802.
La Corée du Nord a également vendu à lIran un grand nombre de patrouilleurs et de navires semi-submersibles, que lIran peut utiliser dans le cadre dactions militaires secrètes.
LIran dispose aussi de trois sous-marins Kilo-class fabriqués en Russie pouvant être utilisés pour couler de grands navires passant le détroit dHormuz, par où passe la plupart du pétrole du Golfe persique.
Des quantités importantes de mines ont également été développées qui pourraient être utilisées contre les navires dapprovisionnement à travers le Golfe.
LIran utilise aussi son soutien clandestin au terrorisme international, en armant des groupes comme le Hezbollah, qui constitue une extension de son pouvoir et un élément de dissuasion, selon M. Eisentadt.
« Il nen faut pas beaucoup pour faire de leffet dans cette région. »
Edward Walker Jr., président de lInstitut du Moyen-Orient, a déclaré que lIran posait le plus grand défi aux USA dans la région.
« Mais lIran nira pas nous défier, à moins que nous nous engagions une opération en Iran, » a dit M. Walker à laudition au parlement. « A ce moment là, tout est possible. »
Les troupes terrestres de lIran se composent de 35.000 troupes régulières, jusquà 1600 chars, 1400 autres véhicules blindés et 3000 pièces dartillerie, notamment de multiples lance-roquettes.