Iran Focus, Téhéran, 23 novembre – Dans une démarche sans précédent mais très prévisible, le parlement iranien à majorité radicale a rejeté mercredi le troisième candidat proposé par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour le prestigieux portefeuille de ministère du Pétrole.
Mohsen Tassalloti a eu 77 votes en sa faveur sur les 254 députés du Majlis qui ont participé au vote, 139 députés ayant voté contre lui et 38 sétant abstenus.
Tasalloti était le troisième candidat proposé par Ahmadinejad pour ce poste clé vacant depuis trois mois, alors que les conflits entre factions au sein du camp ultra du guide suprême, layatollah Ali Khamenei, continuent de faire rage.
Daprès la biographie officielle de Tassalloti, cet homme de 51 ans était directeur de lorganisation pétrochimique de Bandar Mahshahr, dans le sud de lIran, et a travaillé pendant plus de dix ans pour la National Petrochemicals Company, société pétrochimique dÉtat.
Elle mentionne également quil avait dirigé auparavant le bureau de la construction du ministère de lIntérieur et a été vice gouverneur des provinces de Marzaki du centre et dAzerbaïdjan de louest de lIran.
Cependant, un ancien responsable du gouvernement a communiqué à Iran Focus que Tassalloti avait servi dans le Corps des gardiens de la révolution aux côtés dAhmadinejad. Après avoir quitté les gardiens de la révolution, il a maintenu des liens étroits avec les hauts responsables militaires et de la sécurité, liens qui, daprès ses détracteurs, ont été déterminants dans son ascension, le faisant sortir de la pauvreté pour devenir un entrepreneur milliardaire.
Plus tôt dans le mois, le président radical avait nommé au poste de nouveau ministre du Pétrole Seyed Sadegh Mahsouli, un autre vétéran des gardiens de la révolution ayant dexcellentes références en matière de révolution mais quasiment aucune expérience dans les secteurs pétrolier et financier. Le Majlis ayant décidé davance de léliminer, Mahsouli avait retiré sa candidature.
Auparavant, Ahmadinejad avait nommé à ce poste son proche confident Ali Saïdlou. Ancien sous-directeur de lOrganisation des industries de la défense affiliée au ministère de la Défense, Saïdlou était le représentant du ministère des Renseignements et de la Sécurité (police secrète) au ministère du Commerce et ancien membre du Conseil suprême de sécurité nationale. Le Majlis a rejeté sa candidature.
Jusquà présent, cest lancien président Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani qui régnait de manière officieuse sur ce que les Iraniens appellent généralement la « Mafia du Pétrole », avec ses fils, de proches parents et des protégés politiques à la tête du ministère du Pétrole et du réseau mystérieux de sociétés privées travaillant dans le secteur pétrolier iranien.
Ahmadinejad avait juré avant les élections dil y a quelques mois quune fois au pouvoir, il ferait le ménage dans la « Mafia du Pétrole » en Iran. Il faisait sans aucun doute allusion à lemprise de Rafsandjani sur le secteur pétrolier.
Parmi les pays de lOPEP, lIran est le deuxième pays producteur de pétrole, secteur rapportant environ 80 % des revenus du pays.