Iran Focus, Téhéran, 5 janvier Les médias officiels iraniens ont donné une importance exceptionnelle à un reportage confus sur le plan historique affirmant que lancien roi saoudien Abdul-Aziz, père de lactuel monarque, sétait plaint de lexistence dIsraël et avait demandé au président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, de déplacer lÉtat juif en Europe.
Lagence de presse Mehr, la première à rapporter lhistoire qui a été ensuite reprise par la radio et la télévision dÉtat du pays ainsi que par un certain nombre de quotidiens officiels, a écrit mardi quen 1954, Abdol-Aziz, père de lactuel roi saoudien Abdullah, avait rencontré le président Roosevelt et avait élevé des protestations contre lexistence du nouvel État dIsraël.
« Les Juifs doivent retourner sur les terres doù ils ont été chassés et ce sont ceux qui ont commis ce crime qui doivent leur payer des dédommagements, et non les Arabes qui étaient les spectateurs étrangers de cet épisode », aurait déclaré le roi saoudien, en référence à lHolocauste au cours duquel six millions de Juifs ont été massacrés dans les camps de la mort nazis.
« Quel mal les Arabes ont-ils fait aux Juifs ? Ce sont les Allemands chrétiens qui se sont emparés de leurs maisons et de leurs vies, alors, que les Allemands paient pour cela », aurait dit Abdul-Aziz daprès les médias iraniens.
Cet article a fait la une des médias iraniens et les citations du roi Abdul-Aziz ont été utilisées pour défendre les propos récents du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien a qualifié lHolocauste de « mythe » et a réclamé quIsraël soit « rayé de la carte ». Ses commentaires ont fait lobjet dune condamnation internationale et de reproches de la part du Conseil de Sécurité des Nations Unies à deux reprises.
Il y a cependant un sérieux problème dans ce quont rapporté les médias iraniens ; en 1954, aussi bien Roosevelt que le roi saoudien Abdul-Aziz étaient morts.
La rencontre entre les deux dirigeants a eu lieu en 1934, non en 1954, et à cette époque Israël nexistait pas. Contrairement à la version des faits donnée par Téhéran, Abdul-Aziz naurait donc absolument pas pu demander à Roosevelt de déplacer lÉtat dIsraël en Europe.