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L’Iran retire ses fonds d’Italie « en raison d’une affaire judiciaire »

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Financial Times, Téhéran, 25 janvier – De Gareth Smythin – Mohammad-Jaafar Mojarrad, vice gouverneur de la banque centrale iranienne, a déclaré hier que Téhéran avait rapatrié ses fonds étrangers présents dans des banques en Italie mais non dans d’autres pays d’Europe.

Dans une interview avec le Financial Times, M. Mojarrad a affirmé que les propos d’ Ebrahim Sheibani, gouverneur de la banque, suggérant un transfert de tous les fonds présents en Europe, avaient été déformés vendredi par les agences de presse iraniennes.

L’Iran a longtemps cultivé un « certain mystère » autour de l’importance et de l’endroit où se trouvent ses capitaux étrangers par précaution, a-t-il affirmé. Mais le retrait de ses fonds d’Italie est dû à une affaire judiciaire spécifique, a-t-il dit, et non à la peur de sanctions internationales concernant le programme nucléaire de Téhéran.

En décembre, une cour de Rome a ordonné à la Banca Nazionale del Lavoro de geler un compte du gouvernement iranien en raison de la responsabilité présumée de l’Iran dans la mort de trois Américains détenus par des militants palestiniens à Gaza, zone occupée par les Israéliens.

Les articles parus sur les commentaires de M. Sheibani ont provoqué des troubles sur les marchés des changes, reflétant des inquiétudes plus profondes dans le cas de sanctions éventuelles si l’Union Européenne et les USA parvenaient à persuader la semaine prochaine le conseil de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique, l’organe de surveillance des Nations Unies, de renvoyer le dossier nucléaire de l’Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

M. Mojarrad a dit vouloir « rassurer la communauté financière » en garantissant que l’Iran pourrait redéposer des fonds en Italie si le pays recevait un avis juridique favorable demandé auprès de la Banque d’Italie sur l’immunité de fonds déposés dans des banques centrales.

Mais il a avancé que les reportages de vendredi avaient confirmé le point de vue de l’Iran selon lequel des sanctions créeraient une situation « très tendue ».

La Banca Nazionale del Lavoro affirme que les chances que des sanctions financières soient imposées étaient “très faibles” et doute que les États-Unis empêchent l’Iran de percevoir ses revenus du pétrole en dollars. Mais il a assuré que la banque avait mis sur pied des plans d’urgence.

Selon le Fonds Monétaire International, l’Iran détient des réserves de devises d’une valeur de 30,6 milliards de dollars (soit 25 milliards d’euros et 17 milliards de livres sterling) en devises fortes et 9 milliards de dollars d’actifs, probablement non liquides. M. Mojarrad a estimé les recettes totales en devises pour l’année iranienne prenant fin en mars 2006 à 52 milliards de dollars, 42 milliards provenant des ventes de pétrole.

Selon lui, 10 milliards de dollars seront transférés au Fonds de stabilisation du pétrole, qui collecte les bénéfices exceptionnels du pétrole pour des projets de développement, des prêts privés et un budget de stabilisation en cas de chute des prix du pétrole.

Ce fonds s’élèverait à 18 milliards de dollars en fin d’exercice, le double par rapport à 2004-05. M. Mojarrad a affirmé que l’Iran pourrait parvenir à une inflation de 13,5 pourcent en 2006-07 malgré le budget prévisionnel du président Mahmoud Ahmadinejad qui envisage une augmentation de 27 pourcent dans les dépenses, niveau qui d’après les analystes porterait l’inflation au-delà des 15 pourcent actuels.

Les propositions de M. Ahmadinejad qui incluent de nouvelles promesses de prêts pour les plus démunis et des projets de développement dans les provinces, attendent toutefois l’approbation du parlement.

*Hier l’Iran a accusé les étrangers d’être responsables de deux attentats à la bombe qui ont tué huit personnes et blessé plus de 40 autres à Ahwaz, capitale de la province du Khouzistan, au sud-ouest de l’Iran. Les explosions ont eu lieu après que M. Ahmadinejad ait annulé lundi soir une visite de quatre jours dans la province en raison du « mauvais temps ». Les bombes ont explosé pratiquement au moment et à l’endroit où le président devait prononcer son discours.

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