Le courrier du Vietnam : 10 novembre – Le directeur de la Bibliothèque du Congrès américain a signé un accord culturel avec le directeur de la Bibliothèque nationale d’Iran au cours d’une rare visite que ce dernier a qualifiée de tout sauf politique.
« Nous avons signé un mémorandum pour échanger nos ressources et notre expérience de bibliothécaires, sur l’islam et la classification des sources iraniennes », a déclaré Mohammad Kazem Moussavi Bojnourdi. « Quiconque voit un acte politique dans cet acte culturel se trompe », a-t-il ajouté.
Le voyage du Dr James Billington a suscité un grand intérêt aux États-Unis, au moment où l’Iran célébrait le 25e anniversaire de la prise en otages de 52 diplomates américains par des révolutionnaires en 1979 à Téhéran et où la République islamique est menacée d’être traînée devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, comme le voudrait Washington, à cause de ses activités nucléaires.
James Billington, nommé par le président, est l’un des plus hauts responsables américains à s’être rendus en Iran ces 25 dernières années. Son déplacement de six jours, qui devait s’achever le 5 novembre, a reçu l’aval de la Maison-Blanche et M. Billington a été briffé avant son départ, selon le département d’État qui a cependant minimisé la signification du voyage.
M. Billington « ne portait aucun message pour nous, ni nous pour lui » et il n’a rencontré aucun dirigeant, a souligné M. Bojnourdi. « Nous distinguons les questions culturelles et scientifiques de la politique », a-t-il ajouté. Selon lui, l’invitation lancée à M. Billington remonte à un an et demi et le ministère iranien des Affaires étrangères était au courant. « Pas plus sous l’imam Khomeiny que sous le Guide suprême actuel (l’ayatollah Ali Khamenei), on ne nous a dit de nous limiter scientifiquement et culturellement », a-t-il assuré.
En mai, une délégation américaine avait restitué au Musée national d’Iran 300 tablettes antiques détenues par une université américaine depuis plus de 70 ans. Il s’agissait du premier rapatriement du genre par des scientifiques américains depuis 1979.
Selon M. Bojnourdi, on n’a pas prélevé les empreintes de son homologue à son arrivée en Iran, bien que le Parlement ait fait franchir la semaine dernière une première étape législative à un texte imposant une telle mesure pour tout Américain entrant en Iran.
« Nous n’allons pas recourir à la même pratique épouvantable » en Iran, a dit M. Bojnourdi, faisant référence à l’obligation désormais faite par les États-Unis aux étrangers entrant sur leur territoire.
Un accord culturel
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