The Christian Science Monitor, 10 mai – Les hauts diplomates des principales puissances du monde se sont réunis lundi à New York afin de déterminer si le Conseil de Sécurité de lONU doit exiger que lIran suspende lenrichissement duranium et cesse de construire un réacteur nucléaire à eau lourde. Ils ne sont pas parvenus à se mettre daccord.
Aucune des six nations (la Grande-Bretagne, la Chine, la France, lAllemagne, la Russie et les Etats-Unis) nest apparemment daccord sur le fait que lIran ait besoin de persuader le monde quil ne triche pas avec ses obligations dictées par le Traité de Non-prolifération Nucléaire et quil ne cherche pas à développer des armes atomiques. Le Conseil de Sécurité a déjà « demandé » aux religieux islamiques au pouvoir à Téhéran de faire un tel effort. La question cette semaine était plutôt de savoir jusquà quel point augmenter la pression après que lIran ait décidé le mois dernier dignorer linjonction de lONU.
Une proposition présentée par la France et la Grande-Bretagne (non les USA) se trouvait à lordre du jour de ces négociations au sommet et elle se rapportait au Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Le Conseil de Sécurité a souvent recours à cette provision pour émettre des injonctions et, parfois, pour approuver les actes des Etats membres de lONU, tels quun soutien pour des missions de maintien de la paix.
Même si aucune action nest spécifiée dans la résolution du Chapitre 7, elle peut ouvrir la voie pour un certain processus ouvert forçant lONU à agir, ou pourrait même autoriser les Etats membres à faire appliquer leur propre injonction. Cest une résolution du Chapitre 7 contre lIrak que les Etats-Unis ont utilisée pour justifier linvasion de 2003.
Cétait là la difficulté des débats de lundi : la résolution proposée autoriserait-elle les Etats-Unis et certains alliés européens à aller de lavant avec des sanctions économiques sévères contre lIran ou serait-elle utilisée par les USA pour attaquer les sites nucléaires de lIran ?
Lattitude de défi de lIran vis-à-vis de lONU ne facilite pas la tâche pour la Russie et la Chine qui sopposent à une résolution du Chapitre7. La France aussi, semble en avoir assez des manigances diplomatiques iraniennes pendant ces deux années de négociations vaines entre lEurope et lIran au sujet de la question nucléaire.
Jusquà maintenant, les Etats-Unis préféraient que lEurope, et plus récemment lONU, prennent les devants avec lIran. Un Iran nucléaire, après tout, est le problème du monde entier. Les USA sont patients et persistants en tentant de persuader les autres nations de la gravité de la menace iranienne.
Cette tactique préoccupe lIran. Dans une tentative flagrante de diviser encore plus les principales puissances, le président radical iranien Mahmoud Ahmadinejad a envoyé au président Bush lundi une longue lettre proposant des négociations avec les USA, mais sans faire allusion au programme nucléaire de lIran. Les diplomates réunis ont très certainement réagi à ce stratagème de dernière minute avec la même indifférence que les Etats-Unis.
Tandis que les sujets de conversation entre les USA et lIran sont nombreux depuis leur brouille en 1979 (laide à lIrak et le soutien de lIran aux terroristes), la question nucléaire est indubitablement une question internationale. Les Etats-Unis ne peuvent pas négocier pour lAgence Internationale de lEnergie Atomique. Et lattitude de défi de lIran vis-à-vis du Conseil de Sécurité est un élément auquel le Conseil lui-même doit réagir. Sil ne le fait pas, alors la réputation des USA en tant quarbitre de la paix va encore séroder.
La Russie et la Chine ont raison dessayer de sassurer que cette résolution nest pas un permis automatique pour une attaque militaire contre lIran. Une formulation peut être trouvée pour exprimer ceci.
Mais les Etats-Unis et lEurope se préparent déjà pour des sanctions économiques contre lIran, et pourraient poursuivre même sans laccord de lONU. Mieux vaut-il guider cet effort que sy opposer.