AFP, Téhéran, 15 juin – Les ministres de la Défense iranien, Mostafa Mohammad Najjar, et syrien, Hassan Turkmani, ont affiché jeudi leur « coopération » face aux « menaces » américaines et israéliennes contre leurs pays respectifs, après la signature d’un accord de coopération militaire entre les deux alliés.
Cet accord insiste sur « le renforcement de la coopération mutuelle at la nécessité de préserver la paix et la stabilité dans la région », selon le communiqué remis à la presse.
L’Iran, considéré par les Etat-Unis comme appartenant à un « axe du mal », est un allié de la Syrie. Washington accuse ces deux pays de « soutien au terrorisme » et de « recherche d’armes de destruction massive ».
Dans un point de presse, le ministre syrien a déclaré que « les menaces américaines contre l’Iran et la Syrie ne sont pas nouvelles », en ajoutant que « nous étudions des moyens de résister à ces menaces ».
« Nous avons un front commun contre les menaces d’Israël », a encore dit M. Turkmani, M. Najjar affirmant que « l’Iran considère la sécurité de la Syrie comme la sienne ».
Alors que Téhéran est sous pression de la communauté internationale, et particulièrement des Etats-Unis, pour geler son programme nucléaire controversé, l’accord signé jeudi souligne la nécessité de « nettoyer la région des armes de destruction massive », dans une référence voilée à l’arsenal atomique qu’Israël est soupçonné détenir.
Evoquant le fait que Washington n’a pas exclu l’option militaire pour forcer Téhéran à suspendre les aspects les plus sensibles de son programme nucléaire, le ministre iranien a dénoncé « une opération psychologique, et des menaces qui ne mènent à rien ».
Il a estimé que l’équipement militaire iranien « est fondé sur une politique et une stratégie de dissuasion » contre toute attaque potentielle.
Evoquant le développement par l’Iran de missiles à courte et moyenne portée, Shahab-3 et Shahab-4, il a déclaré que les « ennemis doivent connaître nos capacités et ne devraient pas penser à mener une attaque contre nous ».
C’est pourquoi la production de missiles iraniens se poursuit, « ainsi que la recherche et le développement dans ce domaine », a dit M. Najjar.
Israël considère que la détention potentielle par l’Iran de l’arme atomique représenterait une menace existentielle pour l’Etat hébreu, et n’a pas exclu d’agir militairement pour l’en empêcher.
A la question de savoir si la Syrie viendrait à l’aide de l’Iran en cas d’attaque israélienne contre ce dernier, M. Turkmani a répondu « ne rien pouvoir déclarer à ce sujet devant la presse ».
Mais, a-t-il ajouté, « notre coopération (avec l’Iran) contre les menaces d’Israël n’a rien de secret, et nous nous consultons régulièrement à ce sujet avec nos amis et avec l’Iran ».
Le ministre syrien, arrivé dimanche soir pour une visite officielle de quatre jours, a rencontré à deux reprises son homologue iranien.
Il s’est entretenu avec le président Mahmoud Ahmadinejad, le chef d’Etat major de l’armée, le général Hassan Firouzabadi, celui du corps d’élite des Gardiens de la révolution, le général Yahia Rahim Safavi.