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Le Hezbollah est accusé de se réarmer avec l’aide de l’Iran et de la Syrie

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Le Monde, New York, ONU, 7 décembre – En dépit d’un embargo sur les armes décrété par la résolution 1701 du Conseil de sécurité, le 11 août, pour mettre fin au conflit avec Israël, le Hezbollah libanais est accusé, par des sources onusiennes et diplomatiques, de continuer à se procurer des armes en provenance de Syrie et d’Iran, ses principaux « parrains ». Dans un rapport transmis le 1er décembre au Conseil de sécurité de l’ONU, Kofi Annan affirme que « les Nations unies continuent à recevoir des rapports sur la contrebande illégale d’armes à travers la frontière libano-syrienne, mais n’ont pas été en mesure de vérifier ces rapports ».

Un haut responsable proche du dossier, contacté par Le Monde, évoque toutefois un « réarmement constant et massif du Hezbollah ». Selon lui, par crainte d’attiser le conflit, le premier ministre libanais, Fouad Siniora, refuse de divulguer ces informations « alarmantes ». Les données auraient été confirmées par les services de renseignement français, américains et israéliens.

Toujours selon ce haut responsable, ces armes seraient « iraniennes pour l’essentiel » et entreraient au Liban par la frontière terrestre avec la Syrie, grâce à la complicité de sympathisants du Hezbollah au sein de la sûreté générale libanaise, qui contrôle les points d’entrée du pays. La plupart de ces équipements iraient « dans les camps palestiniens, qui sont un lieu sûr, surtout dans la plaine de la Bekaa ».

« Voilà un beau « trou noir » », confirme un responsable militaire onusien, selon lequel « ni la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ni l’armée libanaise ne pénètrent dans les camps (de réfugiés) palestiniens », y compris dans la zone d’opération de la Finul. « On sait que c’est plein d’armes », poursuit le fonctionnaire, qui assure que « l’absence d’étanchéité de la frontière est un secret de Polichinelle ».

Selon Daniel Carmon, ambassadeur adjoint d’Israël à l’ONU, « c’est un véritable trafic d’armes ». « Le problème, c’est que le gouvernement libanais n’a pas demandé à l’ONU de garder sa frontière », ajoute-t-il. Depuis le cessez-le-feu, le 14 août, les Israéliens n’ont cessé d’affirmer que le Hezbollah se réarmait, sans fournir aucune preuve formelle. L’armée affirme également que les combattants hezbollahis ont repris position à la frontière sous l’apparence de Libanais ordinaires. Israël justifie le survol par son aviation du territoire libanais par le fait que la frontière avec la Syrie est, selon lui, totalement poreuse.

« PREUVES SPORADIQUES »

Un ambassadeur européen à l’ONU admet que les informations sur le trafic d’armes sont « crédibles », notamment dans la mesure où le Hezbollah a lui-même affirmé s’être réarmé, mais affirme « ne pas disposer de preuves ». Par le passé, la Syrie a démenti tout rôle dans le trafic d’armes, sans nier qu’il puisse y avoir des actes de « contrebande ».

Le 28 août, Fouad Siniora avait révélé que « des armes sérieuses » destinées au Hezbollah avaient été saisies, mais avait refusé de donner des détails. Selon des informations obtenues par Le Monde, six lance-roquettes ont été saisis, le 20 août, à Qana ; 1 000 kg d’explosif, le 25 août, à Harabta ; un véhicule de transport de troupes blindé M113, un camion militaire et un canon de 155 mm, le 28 août, à Rachayya Al-Fakhar ; 4 têtes de roquettes et 4 roquettes Katioucha, le 30 août, au même endroit.

D’après le rapport de Kofi Annan, « la Finul et les forces armées libanaises ont vu des preuves sporadiques de la présence de personnels armés, d’armes ou d’équipements non autorisés (…) Depuis début septembre, la Finul est entrée en contact avec des armes non autorisées à 13 reprises (…) Les deux plus notables ont été la découverte de 17 Katioucha et de plusieurs explosifs improvisés (…) ainsi que d’une cache d’armes abritant 7 missiles, 3 lance-roquettes et une quantité substantielle de munitions ».

Le document indique par ailleurs que des experts de l’ONU ont constaté des « déficiences significatives » dans le dispositif de surveillance des frontières mis en place par le gouvernement libanais, et notamment le déploiement de 8 000 hommes le long de la frontière avec la Syrie.

Philippe Bolopion (avec Michel Bôle-Richard à Jérusalem)

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