Associated Press, La Haye, 7 décembre – Par Toby Sterling Lambassadeur dIrak aux Pays-Bas a critiqué le ministre des Affaires étrangères iranien dans son discours mercredi, accusant son pays dhypocrisie dans son discours contre les Etats-Unis.
Il sagissait dun échange rare entre des dirigeants de ces deux Etats voisins, qui se sont fait la guerre pendant huit ans dans les années 1980.
Lincident sest produit après que le ministre des Affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki, ait déclaré dans un discours devant des universitaires et des diplomates au Clingendael Institute, think-tank sur les relations internationales, que le Conseil de Sécurité de lONU ferait preuve de partialité sil imposait des sanctions contre lIran pour son programme nucléaire.
LIran insiste sur son droit à lenrichissement duranium dans le cadre de ce quil présente comme un programme pacifique de génération dénergie.
« Ladministration américaine fait souvent référence à la capacité nucléaire de lIran comme à un danger pour la paix régionale et internationale », a affirmé Mottaki. Mais « ce sont les USA qui ont envahi, sans le consentement du Conseil de Sécurité de lONU, un autre membre des Nations Unies, lIrak, et qui ont ainsi fait naître le plus grand danger à la sécurité au Moyen Orient ».
Mottaki a ajouté que le cycle sans fin de la violence en Irak était alimenté par la présence permanente des troupes américains dans le pays. « Les groupes terroristes en Irak disent cest à cause du prolongement de loccupation de ce pays que nous nous battons », a-t-il affirmé.
« Les Américains disent cest à cause des groupes terroristes que nous restons en Irak. » Lambassadeur irakien Siamand Banaa sest ensuite opposé à lui, affirmant que lIran avait tiré profit de la guerre en Irak. « Cela renforcerait votre argument et lui apporterait plus de profondeur si vous tentiez déviter le cynisme et lhypocrisie », a déclaré Banaa.
« Le départ du pire ennemi du peuple irakien et du peuple iranien, Saddam Hussein, qui a causé la mort et la disparition de centaines de milliers de personnes et la banqueroute presque totale du pays, constitue selon moi un grand progrès pour vous. »
Banaa a affirmé que lanalyse de Mottaki était erronée, et que sans les troupes américaines dans ce pays, « ce serait lanarchie et en fait une vraie guerre civile ». Il a recommandé à Mottaki den finir avec largument « lAmérique a toujours tort ».
Mottaki a répondu en assurant que lIran était en faveur de lintégrité territoriale de lIrak et désirait le retour de la paix. « La stabilité en Irak est la stabilité en Iran, dans tous ses pays voisins et dans la région entière », a-t-il ajouté.