The Washington Times, 25 janvier Editorial – Pendant que lIran teste des missiles capables de cibler des soldats américains en Irak, quil envoie ses agents du Hezbollah dans les rues pour renverser le gouvernement du Liban et expulse les inspecteurs de lAgence internationale de lÉnergie atomique, un consensus étrange semble se former entre le département dÉtat et certains des critiques les plus véhéments de ladministration Bush dans la gauche politique. Celui-ci porte sur la théorie selon laquelle la « détermination » de lOuest contraint en fait Téhéran à changer son comportement.
« LIran nest plus dans une position offensive mais défensive et nous devons le garder dans cette position », a déclaré dimanche le sous-secrétaire dÉtat américain, Nicholas Burns, dans un discours sur Israël. Puis, mardi, le Christian Science Monitor a publié un article affirmant que des preuves « de plus en plus nombreuses » indiquaient que « la pression internationale sur lIran produisait des résultats ». Larticle cite des experts de deux think-tanks libéraux, Joseph Cirincione du Center for American Progress et Anatol Lieven de la New America Foundation, faisant léloge des supposés succès des efforts de ladministration Bush visant à sassurer le concours de lEurope face à Téhéran. M. Lieven a avancé que, en raison du comportement menaçant de lIran, le pays sisolait de plus en plus. Tout ceci, dit-il, « est grâce au multilatéralisme, et non au travail de lAmérique seule ».
Bien quil soit tout à fait juste de dire que lopposition nationale au président iranien Mahmoud Ahmadinejad se renforce de manière significative et que lUnion européenne et lArabie Saoudite sont moins hésitantes à sopposer à lIran, aucun de ces événements nest sans précédent. Depuis la révolution iranienne de 1979, la politique intérieure du pays sest caractérisée par un bouleversement des alliances parmi les ecclésiastiques au pouvoir et les différentes factions politiques.
Sans doute, la seule chose qui nait pas changé ces 28 dernières années est la résolution du régime à soutenir le terrorisme islamique et à construire une armée, et jusquà maintenant, absolument rien nindique que cela a changé dans le bon sens. Cela a même plutôt empiré. Depuis dimanche, lIran a expulsé 38 inspecteurs nucléaires et a annoncé avoir testé des missiles, comme le Zalzal-I, ce qui place lIrak, les bases américaines dans le Golfe Persique et lest de lArabie Saoudite à portée de tir. Egalement, avant limportante conférence sur lavenir économique du Liban qui débute aujourdhui à Paris, le groupe terroriste allié de Téhéran, le Hezbollah, a envoyé des foules dans la rue, ce dans lintention de faire tomber le Premier ministre libanais Fouad Siniora, musulman sunnite relativement modéré.
Nous restons sceptiques face à lidée avancée par ladministration Bush et le gouvernement israélien selon laquelle nous sommes à laube dun Nouvel Ordre moyen-oriental dans lequel les « modérés », tels que les dirigeants Wahhabi dArabie Saoudite, unissent leurs forces avec Israël pour combattre lIran et les chiites radicaux. Au vu des informations selon lesquelles les Saoudiens continuent de financer les réseaux Wahhabi à lorigine dAl Qaïda et du Hamas, les présentes discussions ressemblent plus à de banals discours quà une réalité concrète.