Reuters, Londres, 6 février Par Adrian Croft Mardi, le Premier ministre Tony Blair a accusé lIran de tenter de produire « un maximum de troubles », mais a ajouté quaucun pays nenvisageait une action militaire contre Téhéran.
Blair a accusé lIran de développer sa capacité nucléaire militaire, au mépris des Nations unies, et de « fomenter délibérément le sectarisme et le conflit » dans la région.
Cependant, le Premier ministre a tendu le rameau dolivier à lIran en affirmant que « toute une série dopportunités » souvrirait à lIran sil
changeait sa stratégie.
« Leur stratégie est de créer un maximum de troubles pour nous dans la région, mais il sagit selon moi dune erreur de calcul, car en fin de compte, ils vont sapercevoir quils sont en train de construire une énorme coalition contre eux », a affirmé Blair, citant linfluence iranienne sur le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine et les milices chiites en Irak.
« Personne nenvisage dintervention militaire en Iran, mais les gens sont de plus en plus inquiets et préoccupés par la stratégie quils semblent poursuivre », a-t-il déclaré devant une commission parlementaire. Blair a cependant cité lexpression de Bush : « aucune option nest exclue ».
Mardi, lIran a reproché à larmée américaine davoir envoyé des hommes armés en uniformes de larmée irakienne kidnapper un haut diplomate iranien à Bagdad.
Ladministration Bush a raffermi son discours contre lIran ces dernières semaines, cest pourquoi des rumeurs sont nées sur léventualité de préparatifs à une attaque militaire.
Washington est à couteaux tirés avec lIran en raison de son programme nucléaire et accuse Téhéran de financer et dentraîner des militants pour combattre les forces américaines en Irak.
Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, a déclaré la semaine
dernière que Washington ne prévoyait aucune guerre contre lIran.
PAS DE GUERRE PRÉVUE
LIran affirme que son programme denrichissement nucléaire est uniquement destiné à la génération délectricité, et non au développement darmes nucléaires, comme lavance lOccident, et nie de plus tout rôle dans les violences en Irak.
Blair a recommandé à lIran de soutenir une résolution du conflit
israélo-palestinien, des troubles au Liban et linstauration de la paix en
Irak.
« Sils montraient quils étaient prêts à agir différemment, ils verraient
que toute une série dopportunités souvriraient à eux, mais pour le moment, ils ne sont pas prêts à cela », a-t-il dit, sans donner plus de détails.
Blair a qualifié de « ridicules » les accusations selon lesquelles la
Grande-Bretagne encourage lextrémisme islamique en envoyant des soldats en Afghanistan et en Irak.
Les groupes et hommes politiques musulmans conseillent vivement à Blair de changer sa politique étrangère, le think-tank de gauche Demos ayant affirmé en décembre que les actes de son gouvernement provoquaient le mécontentement des musulmans britanniques et dirigeaient leur sympathie vers les extrémistes.
Quatre Britanniques ont tué 52 personnes dans le réseau de transport de Londres en juillet 2005, premiers attentats-suicides islamistes en Europe occidentale.
Blair a déclaré que daprès lui son gouvernement ne perdait pas la bataille en Irak, mais ne pensait pas non plus quil la gagnerait « tant que nous ne cesserons pas de nous plier à ce regard sur notre politique étrangère que je trouve ridicule ».
« Les personnes qui tuent des musulmans innocents en Irak et en Afghanistan sont ces musulmans extrémistes », a-t-il ajouté.