LEMONDE.FR, 25 février – L’Iran a lancé avec succès sa première fusée spatiale », a rapporté, dimanche 25 février, la télévision publique iranienne, sans donner de détails sur sa portée et sa puissance.
« Cette fusée est porteuse de matériels de recherche fabriqués par les ministères de la défense et de la science », a indiqué Mohsen Bahrami, chef du Centre de recherche aérospatiale. Et d’expliquer : « Tous les tests ont été menés dans les unités industrielles du pays selon les normes internationales. Et l’assemblage de la fusée (…) a été réalisé par les experts de Centre de recherche aérospatiale et du Centre d’ingénierie du ministère de l’agriculture ».
Ce geste peut être interprété comme un pas supplémentaire de l’Iran pour s’affirmer comme une puissance régionale incontournable, alors que ses relations avec les pays occidentaux sont particulièrement tendues à propos du programme nucléaire iranien.
Ces derniers mois, des responsables iraniens avaient fait part de leur volonté de développer une industrie aérospatiale, notamment pour lancer des satellites commerciaux et de recherche. Samedi encore, le ministre de la défense iranien, Mustafa Mohammad Najjar, avait déclaré que la république islamique comptait construire un satellite et un lanceur.
Après cet essai, il aurait affirmé : « Les sanctions des ennemis n’ont pas empêché de produire et de développer l’industrie aéronautique, aérospatiale et électronique », faisant référence aux sanctions votées en décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU après le refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement d’uranium.
L’Iran avait annoncé, en septembre 2006, avoir réussi à fabriquer un moteur à plasma pour le guidage de satellite dans l’espace. « Des experts iraniens ont été capables de fabriquer un système de guidage de satellite par moteur à plasma. Ce système permet d’améliorer la manoeuvrabilité du satellite et sa capacité d’emport », avait rapporté la télévision en citant un rapport du ministère de la défense. « Le système peut aussi guider le satellite en orbite après le lancement », avait ajouté la télévision.
L’Iran avait placé en orbite en 2005 son satellite Sina-1 grâce à une fusée russe. Téhéran avait fait part de son intention de modifier son missile Shahab-3 pour qu’il soit capable de lancer des satellites.