The Washington Times, 5 janvier
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Par Struan Stevenson
Lingérence croissante de l’Iran en Irak et son programme d’armement nucléaire pose le plus grand défi à la paix et la sécurité en Irak et dans tout le Moyen-Orient en ce début de 2005.
Lingérence croissante de l’Iran en Irak et son programme d’armement nucléaire pose le plus grand défi à la paix et la sécurité en Irak et dans tout le Moyen-Orient en ce début de 2005.
En envoyant des milliers de gardiens de la révolution et dagents des services de renseignements en Irak et en déversant des centaines de millions de dollars pour recruter des mercenaires et obtenir le soutien des Irakiens défavorisés, Téhéran veut à tout prix influencer les élections du 30 janvier en sa faveur.
Ses hommes de main dans ce pays, comme ceux de lAssemblée suprême de la révolution islamique en Irak (ASRI), ont présenté une liste unifiée de candidats, espérant gagner la majorité au parlement nouvellement élu dont la première tâche sera délaborer la future constitution de lIrak. Les religieux iraniens nont jamais été aussi prêts de réaliser leur rêve vieux de plusieurs dizaines d’années de mettre en place une République islamique sur en Irak.
Sur la question du nucléaire, laccort récent passé par la France, lAllemagne et le Royaume Uni au nom de lUnion européenne a donné à Téhéran tout ce quil voulait et même plus. Les Iraniens se sont engagés à virtuellement rien de permanent. Des informations cette semaine indiquent que Téhéran a préparé de grandes quantités de yellow cakes duranium pour lenrichissement, et les diplomates disent que cela viole, sinon la lettre, du moins lesprit du pacte du 15 novembre avec la troïka européenne.
En retour, lIran a reçu une série davantages, dont un réacteur deau légère ainsi que la promesse dobtenir de la technologie spécialisée pour faire avancer son programme nucléaire « pacifique ». Plus important encore, il demandait et a reçu un engagement de ses interlocuteurs européens non seulement de maintenir lennemi juré de Téhéran, les Moudjahidine du peuple iranien, sur la liste du terrorisme de lUE, mais aussi de combattre leurs activités.
La mollesse de lUE dans ses négociations avec Téhéran a encouragé les mollahs à intensifier la répression en Iran. Une résolution adoptée récemment par lAssemblée générale de lONU condamne Téhéran pour ne pas avoir respecté pleinement les normes internationales en matière dadministration de la justice, labsence de procès équitables, le refus dorganiser des audiences équitables et publiques, et du droit de défense, la poursuite des exécutions, en particulier celles de personnes de moins de 18 ans, les arrestations arbitraires et les détentions sans jugement ni accusation, lusage de la torture et dautres formes de châtiments cruels, inhumains et dégradants, en particulier la pratique de lamputation et du fouet ainsi que la discrimination systématique à lencontre des femmes et des filles.
La détérioration des droits de lhomme en Iran a révélé de nouvelles dimensions de la barbarie, où les femmes enceintes et les enfants sont communément exécutés et où le fouet et les amputations sont un spectacle public quasi quotidien. Linterdiction faite à la faction modérée de Khatami de se présenter aux élections de février dernier a réduit le soi-disant processus démocratique à une parodie. A la place de ces modérés, lassemblée compte maintenant 40 nouveaux députés qui sont danciens commandants des gardiens de la révolution et qui forment une majorité dextrême droite pour prendre des mesures exécutives et juridiques de plus en plus répressives.
Ces sombres réalités nont pas cependant dissuadé les Européens à lesprit judicieux et commercial. Prétendant que toute tentative de fermeté vis-à-vis de Téhéran risquerait dentraîner une guerre dans le style de lIrak, lUE et ses alliés transatlantiques arguent que la conciliation est la meilleure attitude à adopter.
Cela voile délibérément le fait que le défi iranien ne dépend pas dun choix entre la guerre et la complaisance. En tant que dirigeante en exil de lopposition iranienne, Maryam Radjavi a déclaré dans un discours au parlement européen le 15 décembre, « aucune concession ne dissuadera les mollahs à poursuivre leurs objectifs funestes Léquation de soit une intervention militaire soit la complaisance est un leurre politique. Une troisième voie est à portée de la main. Le peuple iranien et sa résistance organisée ont la capacité d’apporter un changement. »
Alors que lIran se rapproche de la bombe atomique et quil développe avec laide de la Corée du nord des missiles pour la transporter, le monde civilisé ne peut se permettre dêtre à la merci de ces tyrans enturbannés. Lexpérience amère et coûteuse du peuple iranien durant ce dernier quart de siècle devrait servir d’exemple.
La complaisance nest pas une manière de contenir ni de changer ce régime néfaste. Ce nest pas non plus une manière déviter une autre guerre. Un régime intégriste armé de la bombe atomique népargnera pas lUE. Les missiles iraniens peuvent déjà atteindre le sud de lEurope. Les mollahs se dépêchent à présent de développer une troisième génération de missiles capables datteindre Paris, Londres et Bruxelles.
En mettant les Modjahedines du peuple dans la liste du terrorisme, lEurope sest elle-même menottée.
LUE devrait sortir ce groupe anti-intégriste de sa liste noire, un groupe qui a fourni les informations les plus sensibles sur le programme darmement nucléaire de lIran et son ingérence en Irak.
Pour une fois, nous devrions nous mettre du côté des millions dIraniens qui demandent la liberté et un changement de régime. Un Iran moderne, laïc et démocratique ne serait pas seulement la seule clé pour la paix et la sécurité dans la région, mais aussi un allié à long terme alors que essayons de répandre la démocratie au Moyen-Orient et dans le monde.
Struan Stevenson, eurodéputé écossais conservateur, est co-président de l’intergroupe des Amis dun Iran Libre au Parlement européen.