AFP, Téhéran, 12 juin – Le porte-parole de la justice iranienne, Alireza Jamshidi, a affirmé mardi que l’avocate iranienne et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi pouvait défendre l’universitaire irano-américaine Haleh Esfandiari, détenue à Téhéran pour espionnage, contrairement à ce qu’a affirmée lundi Mde Ebadi.
« J’ai parlé avec Hassan Hadad (vice-procureur de Téhéran) et il a démenti les informations données par Shirin Ebadi. Il a ajouté qu’elle pouvait défendre (Mme Esfandiari) et faire son travail d’avocat en toute liberté », a déclaré M. Jamshidi.
S’exprimant en tant qu’avocate « désignée par la famille de Mme Esfandiari » pour la défendre, Mme Ebadi a expliqué lundi qu’elle s’était rendue au tribunal révolutionnaire pour rencontrer l’enquêteur chargé de l’affaire mais ce dernier lui avait affirmé que l’universtaire n’avait pas besoin d’avocat.
« Il m’a dit par téléphone que Mme Esfandiari n’a pas besoin d’avocat », et a refusé qu’elle rencontre sa cliente, a dit Mme Ebadi dans un communiqué cité par l’agence Ilna.
Mme Ebadi a dénoncé une « privation de procès équitable » puisque sa cliente est détenue sans avoir accès à un avocat.
« Tout ce que dit ma cliente en prison est juridiquement invalide », a-t-elle ajouté, en rappelant que les « autorités judiciaires sont responsables de sa santé et sa sécurité, alors même qu’elles l’ont privée de ses droits civiques en ignorant les lois en vigueur ».
Mme Esfandiari est détenue dans la prison d’Evin, située dans le nord de Téhéran.
Trois autres Irano-Américains font l’objet de poursuites sur des accusations similaires.