Reuters, Bakou, 22 août – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad invite les pays riverains de la Caspienne à surmonter leurs différends et à utiliser les richesses de cette mer en hydrocarbures dans l’intérêt de leurs populations.
Cité par des agences de presse, le chef de l’Etat iranien, en visite en Azerbaïdjan, a déclaré que les dirigeants des cinq pays riverains (outre l’Iran et l’Azerbaïdjan, la Russie, le Kazakhstan et le Turkménistan) se retrouveraient à Téhéran le 16 octobre, après quatre années de contentieux frontaliers.
« La participation des dirigeants des cinq Etats est d’ores et déjà confirmée », a dit Ahmadinejad, cité par Interfax-Azerbaïdjan.
« Le potentiel de la Caspienne peut favoriser le développement des pays de la région, s’ils saisissent cette chance comme il faut », a-t-il dit. « Malheureusement, pour le moment, les richesses de la Caspienne ne sont pas exploitées de manière rationnelle. »
Des désaccords sur le tracé des frontières maritimes de la Caspienne – sujet sur lequel Téhéran s’oppose aux quatre autres pays – ont empêché jusqu’à présent l’augmentation de la production gazière et pétrolière des champs d’hydrocarbures off-shore.
Les gisements d’hydrocarbures de la Caspienne sont jalousement convoités par les grands acteurs du secteur énergétique que sont la Russie, l’Union européenne et la Chine.
La Russie cherche à accroître son contrôle des exportations de ressources de la Caspienne transitant par son territoire, en développement son réseau de gazoducs et d’oléoducs.
STATION RADAR
Le premier sommet de la Caspienne s’est tenu en 2002 dans la capitale turkmène, Achgabat, mais le contentieux frontalier a empêché qu’un autre ait lieu l’année suivante.
« J’espère que les positions des pays de la Caspienne se rapprocheront au sommet de Téhéran », a dit Ahmadinejad.
Téhéran a en outre tout intérêt à améliorer ses relations avec ses pays voisins au moment où l’Union européenne et les Etats-Unis exercent des pressions sur son programme nucléaire, destiné selon l’Occident à fabriquer en secret des armes atomiques.
Mardi, le chef de la diplomatie azerbaïdjanaise a annoncé que la Russie, les Etats-Unis et l’Azerbaïdjan auraient début septembre des discussions sur l’utilisation commune d’une station radar actuellement utilisée par les Russes à 200 km au nord de Bakou. Washington cherche à mettre en place un « bouclier antimissile » destiné à parer à toute attaque de missiles de pays comme l’Iran ou la Corée du Nord.
A Bakou, mercredi, Ahmadinejad a fait indirectement allusion aux intentions russes et américaines: « Certaines forces ne veulent pas que notre amitié se développe. Mais ces menées sont vouées à l’échec. Les peuples iranien et azerbaïdjanais sont frères et leurs relations devraient servir d’exemple à d’autres ».