RFI, 25 septembre Par Bruno Daroux C’était l’événement médiatique de ce lundi à New York : le président iranien Mahmoud Ahmadinejad répondait aux questions des étudiants de l’Université Columbia. Une initiative du président de Columbia très controversée aux Etats-Unis, où le dirigeant iranien fait figure d’ennemi numéro un. Les étudiants étaient en fait très partagés sur cette visite.
C’était l’ambiance des grands jours à l’université de Columbia. A l’intérieur, les happy few qui ont pu écouter le président iranien et lui poser des questions. A l’extérieur, assis sur la pelouse du campus, plusieurs centaines d’étudiants qui ont suivi ce drôle de dialogue sur un écran géant.
D’emblée le président de l’université, Lee Bollinger, a pris la parole et a dressé un tableau épouvantable de la situation en Iran, allant jusqu’à traiter Monsieur Ahmadinajed de « dictateur cruel ». Une diatribe sans doute excessive, et le président iranien a eu beau jeu de s’étonner de ce traitement insultant.
Mahmoud Ahmadinejad est resté calme et souriant, mais n’a rien lâché sur le fond. « Non, a-t-il martelé, mon pays ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire, et oui, comme tout membre de l’AIEA, il a le droit d’accéder au nucléaire civil. Non, je n’ai jamais dit que l’Holocauste n’avait pas existé, j’ai demandé que l’on fasse plus d’études sur la question. Et, non, il n’y pas d’homosexuels en Iran, cest un phénomène que nous ne connaissons pas. Donc nous ne les punissons pas, comme l’affirment certaines organisations… ».
Au bout du compte, cette visite a surtout relancé le débat sur la nature de la démocratie américaine: la liberté de parole peut-elle être totale, et doit-on accueillir des personnalités qui veulent détruire votre civilisation ? Vaste question, non résolue pour l’instant. Quant à Mahmoud Ahmadinejad il s’exprimera ce mardi à la tribune des Nations unies.