AFP, Téhéran, 19 novembre – L’Iran a protesté lundi contre des « violations grossières des droits de l’Homme » au sein de l’Union européenne, et notamment en France, en convoquant à Téhéran le chargé d’affaires portugais, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
L’Iran a notamment pointé du doigt les « violations grossières des droits de l’Homme dans les pays européens, comme le trafic d’enfants par une ONG française au Tchad », selon l’agence Fars et le site internet de la télévision d’Etat, en référence à l’affaire de L’Arche de Zoé.
Cette association française très peu connue a tenté fin octobre d’évacuer 103 enfants présentés comme des orphelins victimes de la guerre civile au Darfour (Soudan), frontalier avec le Tchad. Six de ses membres français sont incarcérés et poursuivis à N’Djamena, notamment pour « enlèvement d’enfants ».
André Sobral Cordeiro, le chargé d’affaires portugais, s’est aussi vu remettre de la part du département des droits de l’Homme au ministère iranien des critiques sur « la violation de la liberté d’expression en France et l’arrestation d’étudiants ».
Téhéran fait ici allusion aux manifestations étudiantes en cours en France contre un projet de loi sur les universités.
La France fait actuellement l’objet de critiques régulières des autorités iraniennes, et notamment du président Mahmoud Ahmadinejad, Paris étant en pointe derrière Washington contre le programme nucléaire iranien.
La République islamique fait l’objet pour sa part de condamnations épisodiques des Européens pour ses violations, selon eux, des droits de l’Homme, qu’il s’agisse de la liberté d’expression ou d’un usage intensif de la peine capitale.