AFP, Ankara, 20 novembre – La Turquie a signé mardi avec son voisin iranien un accord pour des projets communs de production d’énergie en dépit de pressions américaines contre les investissements en Iran.
L’accord prévoit la construction conjointe de trois centrales thermiques, deux en Iran et une en Turquie, d’une capacité de 2.000 megawatts chacune, ainsi que plusieurs centrales hydroélectriques en Iran, d’une capacité totale de 10.000 megawatts, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Après la cérémonie de signature, le ministre turc de l’Energie Hilmi Guler, passant outre les manifestations américaines de mécontentement, a assuré que de nouveaux accords seraient conclus dans les jours à venir avec l’Iran.
« La signature (d’accords) va continuer. Nos efforts se poursuivent », a-t-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Parviz Fattah qui s’est réjoui de l’amélioration de la coopération économique entre Turcs et Iraniens.
Les Etats-Unis ont appelé leurs alliés, dont la Turquie, à imposer des sanctions économiques à l’Iran en raison de son refus de suspendre son programme d’enrichissement de l’uranium, dont Washington soupçonne qu’il a des finalités militaires.
Des entreprises privées et publiques seront impliquées dans le projet, dont le coût sera évalué en détail au début 2008, a indiqué M. Guler.
Ankara a signé en juillet un accord préliminaire avec Téhéran pour le transit de gaz naturel iranien et turkmène à destination de l’Europe et le développement par des entreprises turques de trois puits de gaz en Iran.
L’accord devrait donner un coup de fouet au programme de construction d’un gazoduc et d’un oléoduc de 3.300 kilomètres, surnommé « Nabucco », pour transporter le gaz du Moyen-Orient vers l’Union européenne en contournant la Russie.
La Turquie importe déjà du gaz iranien via un gazoduc reliant la ville iranienne de Tabriz (nord-ouest) à Ankara.