AFP, Téhéran, 13 février – Le petit fils du fondateur de la République islamique d’Iran l’ayatollah Rouhollah Khomeiny a été finalement autorisé à participer aux élections législatives du 14 mars prochain, avec un certain nombre de politiciens réformateurs, a rapporté mercredi le quotidien Etemad.
Ali Eshraghi faisait partie des plus de 2.000 postulants pour l’élection, dont bon nombre de réformateurs, qui ont été disqualifiés par les instances de contrôle des élections dépendant du ministère de l’Intérieur et dominées par les conservateurs.
Le Conseil des gardiens de la Constitution, l’autorité suprême en la matière, a annoncé mardi le repêchage de 280 postulants disqualifiés, sans préciser leur identité.
M. Eshraghi avait expliqué avoir été disqualifié après que ses voisins eurent été soumis à des interrogatoires poussés sur sa vie privée.
Selon l’agence officielle Irna, outre le petit-fils de Khomeiny, cinq députés réformateurs de l’actuel Parlement ont aussi été repêchés: Reza Norouzzadeh, Soheila Jolodarzadeh, Mehrangiz Morouvati, Gholamhossein Mozaffari et Ghodratollah Alikhani.
Selon l’agence Mehr, deux politiciens réformateurs importants et proches de l’ancien président Mohammad Khatami ont aussi bénéficié d’un repêchage: Abdollah Nasseri et Morteza Hadji.
Des politiciens réformateurs, mais aussi conservateurs, ont protesté contre la disqualification de près d’un tiers des candidats aux législatives.
L’ancien président Khatami l’a qualifiée de « catastrophe », et Ahmad Tavakoli, un dirigeant important du courant conservateur au Parlement a assuré qu’elle provoquait « l’inquiétude des amis de la révolution islamique ».
L’ex-responsable du dossier nucléaire iranien, le conservateur Ali Larijani, qui est aussi un rival du président Mahmoud Ahmadinejad, s’est félicité de la décision du Conseil des gardiens: « la correction de certaines erreurs est bénéfique pour l’atmosphère des élections », a t-il dit selon l’agence Isna.
Un autre rival du président au sein du courant conservateur, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, a été plus critique envers le processus de filtrage des candidatures.
Il a jugé « comme citoyen et politicien que ces disqualifications ne sont pas défendables », dans des propos cités par le quotidien Kargozaran.