The Associated Press, 16 février – Une réunion secrète entre un responsable américain et plusieurs représentants iraniens s’est tenue le 24 janvier dernier à Paris, a appris l’Associated Press. Les parties ont abordé les thèmes de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Ces pourparlers ont pu avoir lieu malgré l’interdiction de tout contact entre les Etats-Unis et l’Iran imposée par l’administration Bush et tandis que Téhéran tente d’éviter de nouvelles sanctions de l’ONU à son égard.
Les Etats-Unis, qui ont co-présidé la réunion avec l’Italie, étaient représentés par le vice-secrétaire adjoint au Trésor américain Daniel Glaser en charge des problèmes de financement du terrorisme et de criminalité financière, a déclaré un haut responsable américain. Des représentants de plusieurs autres pays étaient également présents.
Pour l’administration Bush, cette rencontre devait servir à faire monter la pression internationale sur l’Iran pour obliger Téhéran à cesser ses activités nucléaires. Washington redoute en effet que celles-ci ne débouchent sur la fabrication d’armes nucléaires. L’administration Bush veut par ailleurs que l’Iran cesse de soutenir des groupes que les Etats-Unis ont classés parmi les organisations terroristes.
La délégation iranienne se composait, elle, de hauts responsables de la banque centrale iranienne, mais aussi de hauts responsables du gouvernement, selon un diplomate moyen-oriental proche du dossier. Toutes ces personnalités se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat pour évoquer ces discussions à caractère confidentiel.
Le Département américain du Trésor a confirmé vendredi soir la tenue de cette réunion le 24 janvier entre le Groupe d’Action financière (Financial Action Task Force, ou FATF) et une délégation iranienne pour discuter de la « non conformité de l’Iran avec les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a déclaré le porte-parole du Trésor, Andrew DeSouza.
Les Etats-Unis et l’Iran n’ont plus de relations diplomatiques depuis la révolution iranienne de 1979 et la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Les contacts formels entre les deux pays sont extrêmement limités, même si quelques réunions ont eu lieu ces derniers temps, entre les Etats-Unis et des émissaires iraniens en Irak sur les problèmes de sécurité. AP