AFP, 14 février – Le Conseil de sécurité de l’ONU ne devrait pas voter sur de nouvelles sanctions contre l’Iran pour son programme nucléaire avant la remise du prochain rapport de l’AIEA, attendu en fin de semaine prochaine, ont indiqué des diplomates mercredi.
« Je ne pense pas que cette résolution sera adoptée avant la sortie du rapport de l’AIEA » (Agence internationale de l’énergie atomique), a déclaré à la presse l’ambassadeur britannique à l’ONU, John Sawers, à l’issue d’une réunion informelle du Conseil sur ce dossier.
« Voyons ce que dira le rapport de l’AIEA, il va sortir la semaine prochaine », a dit son homologue sud-africain, Dumisano Kumalo.
« Nous ne sommes pas encore convaincus que (les sanctions) soient la meilleure marche à suivre à l’heure actuelle. Le rapport de l’AIEA sera utile », a dit pour sa part l’ambassadeur d’Indonésie, Marty Natalegawa.
Le directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, pourrait reporter de quelques jours la publication, prévue vers le 20 février, de son rapport sur le programme nucléaire iranien alors les Occidentaux craignent qu’il ne soit trop favorable à Téhéran, indiquaient lundi des diplomates à Vienne.
Ce rapport crucial, qui doit établir si l’Iran a répondu à toutes les questions sur ses activités nucléaires controversées, doit être débattu par l’exécutif de l’AIEA début mars.
La réunion informelle du Conseil de sécurité a permis un échange de vues sur un projet de résolution prévoyant de nouvelles sanctions économiques et commerciales contre Téhéran entre les cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) qui l’ont approuvé, et les dix non-permanents.
« Nous avons entendu divers points de vue sur le texte … Nous allons en incorporer certains dans un texte révisé que nous ferons circuler la semaine prochaine », a dit M. Sawers.
Les grandes lignes du projet avaient été approuvées en janvier à Berlin par les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents et de l’Allemagne.
Il comporte un nouveau train de sanctions contre l’Iran, soupçonné de poursuivre un programme nucléaire militaire secret sous couvert de production d’électricité. Téhéran soutient que son programme est purement civil et ne vise qu’à satisfaire ses besoins croissants en énergie.
D’après les diplomates, quatre des dix non-permanents, l’Afrique du sud, l’Indonésie, la Libye et le Vietnam, hésitent à approuver le texte, tandis que les cinq permanents souhaitent maintenir l’unanimité du Conseil pour que le message adressé à l’Iran soit plus fort.
Pour être adoptée, une résolution doit être approuvée par au moins neuf des quinze membres, sans vote négatif – équivalent à un veto – d’un des cinq permanents.
L’Iran fait déjà l’objet de trois résolutions du Conseil, dont deux assorties de sanctions, pour le contraindre à coopérer plus largement avec l’AIEA et à suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.