Ils ont opposé une fin de non recevoir définitive aux efforts bizarres, pendant plus de sept ans, du gouvernement pour satisfaire le régime criminel des mollahs à Téhéran en mettant hors-la-loi leurs principaux adversaires démocratiques comme terroristes.
A la Cour d’appel, Lord Phillips a jugé que le gouvernement n’avait aucune raison de sopposer à un ordre de la Haute Cour, donné en novembre dernier, de présenter un décret au Parlement pour retirer les Moudjahidine du peuple d’Iran (l’OMPI) de sa liste des organisations terroristes. L’inscription de l’OMPI dans cette liste, a dit la justice, étaient « perverse » et « illégale ».
Tout dans cette histoire est inexplicable. En 2001, Jack Straw, alors ministre de l’Intérieur, avait ajouté l’OMPI à sa liste du terrorisme, comme il a admis plus tard, « à la demande du gouvernement de Téhéran ».
L’OMPI est la plus grande composante du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), un mouvement de masse qui bénéficie d’un immense soutien dans ce pays opprimé, apportant l’espoir d’une alternative laïque et démocratique à la théocratie impitoyable qui a assassiné plus de 100.000 partisans du CNRI depuis 1979.
En 2002, à la demande du Royaume-Uni, l’UE a ajouté l’OMPI à sa propre liste des organisations terroristes. En 2006, la Cour européenne de Justice a jugé que c’était « illégal » puisque l’OMPI cherche désormais à réaliser un changement de régime en Iran uniquement par des méthodes pacifiques. (C’est l’OMPI qui a d’abord alerté le monde en 2002 sur les plans de Téhéran pour fabriquer des armes nucléaires.)
En 2007, à nouveau sur l’insistance du Royaume-Uni, le Conseil de l’Union européenne a voté par deux fois pour défier le jugement de sa propre cour.
L’été dernier, 35 parlementaires de tous les partis incluant les Lords Alton et Corbett ; Lord Waddington, un ancien ministre de l’Intérieur; Lord Slynn of Hadley, une ancien Law Lord; et Lord Archer of Sandwell, un ancien avocat général ont demandé à la Commission d’Appels des Organisations Proscrites, une branche de la Haute Cour, juger l’interdiction de l’OMPI par le Royaume-Uni « d’illégale ».
En novembre, après une audition de 10 jours, la commission a délibéré pour rejeter l’ensemble des accusations du gouvernement et donner l’ordre de lever l’interdiction.
Jusque là, même le gouvernement avait accepté que les gardiens de la révolution de l’Iran jouaient un rôle majeur dans l’aide apportée aux mouvements terroristes dans tout le Moyen-Orient, de la Bande de Gaza à Beyrouth, de l’Irak à l’Afghanistan et quils étaient la source de 90% des bombes terroristes utilisées pour tuer des soldats britanniques à Bassora et dans le Helmand.
Mais il est étonnant que notre gouvernement ait voulu continuer à défier les jugements des cours européenne et britannique. Son dernier espoir était la Cour d’appel.
Le fait que le Lord Chief justice ait choisi de juger cette affaire en personne, avec le Lord Justice Laws et la Lady Justice Arden, montre la sensibilité du pouvoir judiciaire à l’immense importance politique de cette affaire – et la semaine dernière ils ont rendu un jugement dévastateur.
À Londres et à Paris, une joie sans borne régnait parmi des milliers d’exilés iraniens. J’ai parlé à Mme Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI, à Paris qui a souligné combien il était important que la Grande-Bretagne et l’occident cessent « la complaisance avec les mollahs et adoptent une politique de fermeté envers le régime de Téhéran avant qu’il ne soit trop tard ».
Non seulement faut-il que les jugements rendus à Londres et à Luxembourg soient appliqués sans délai, mais il est temps aussi pour des gouvernements occidentaux de « négocier avec la résistance iranienne, comme le seul espoir de mettre fin à cette dictature religieuse qui pose une menace majeure à la paix régionale et mondiale ».
Cependant notre gouvernement ne semble pas avoir reçu le message. Le ministère de l’Intérieur m’a dit la semaine dernière que, bien qu’il obéirait à la justice en présentant le décret exigé au Parlement, il faudra encore en "débattre et qu’il soit approuvé par les deux Chambres, ce qui va probablement prendre environ six semaines. Son passage est entièrement hors des mains des ministres".
En attendant, ils doivent aussi donner des explications embarrassantes à leurs amis de Téhéran comme quoi une mesure adoptée par l’UE sur l’insistance du Royaume-Uni est désormais illégale sous tous ses aspects et devra être abandonnée.