AFP, 10 décembre 2008 – L’Egypte a convoqué mardi un diplomate iranien pour dire son mécontentement vis-à-vis de manifestations organisées devant sa section d’intérêts à Téhéran, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Le ministère a exprimé au responsable de la section d’intérêts de l’Iran au Caire le "mécontentement" de l’Egypte après que "certains milieux iraniens se sont habitués à organiser des manifestations devant le siège de la mission diplomatique de l’Egypte à Téhéran".
Le Caire est également contrarié par "les articles attaquant l’Egypte et ses dirigeants dans les journaux iraniens, surtout ces derniers jours".
D’après l’agence de presse iranienne Fars, une centaine d’étudiants iraniens ont manifesté lundi devant la section d’intérêts égyptienne pour protester contre les relations entre l’Egypte et Israël, liés par un traité de paix depuis 1979.
Les étudiants ont lancé, selon l’agence, des slogans comme "Honte à Moubarak", en référence au président égyptien Hosni Moubarak, et "A bas le compromis" avec Israël.
Mardi, le porte-parole de la diplomatie Hassan Ghashghavi a déclaré que "les forces de l’ordre devraient sérieusement empêcher toute manifestation sans permission officielle devant les ambassades".
M. Ghashghavi répondait à une question de l’agence officielle iranienne Irna sur les manifestations devant certaines ambassades étrangères, dont celle d’Arabie saoudite.
Les rapports entre l’Iran et l’Egypte sont mouvementés depuis que Téhéran a rompu ses relations diplomatiques avec Le Caire en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la reconnaissance d’Israël par l’Egypte un an auparavant.
Depuis, l’Egypte et l’Iran ne disposent plus que de sections d’intérêts dans leurs capitales respectives.
En juillet, Le Caire avait vivement condamné un documentaire iranien sur l’assassinat en 1981 de l’ancien président égyptien Anouar al-Sadate.
La Fédération égyptienne de football avait ensuite décidé d’annuler un match amical prévu contre l’Iran aux Emirats arabes unis en raison des tensions provoquées par le film. La Fédération iranienne avait riposté en menaçant de porter plainte auprès de la Fifa.
Le même mois, le bureau de la télévision iranienne Al-Alam au Caire avait été fermé après une perquisition policière.