AFP, 21 décembre 2008 – L’Iran parvient, grâce à un accord avec Caracas, à contourner les sanctions de l’ONU et à transporter en Syrie du matériel pour fabriquer des missiles, a affirmé dimanche un quotidien italien citant des services de renseignements occidentaux.
Selon La Stampa, qui cite des rapports de la CIA et d’autres services secrets occidentaux, l’Iran utilise des avions de la compagnie nationale vénézuélienne Conviasa pour transporter du matériel servant à fabriquer des missiles vers la Syrie, pays allié qui a signé en 2006 un accord de coopération militaire avec Téhéran.
Ce matériel (ordinateurs, composants de moteurs) provient du groupe industriel iranien Shahid Bagheri (SBIG), inscrit à l’annexe de la résolution 1737 de l’Onu pour son implication dans le programme de missiles balistiques iranien.
Cet accord a aussi pour objectif de faire parvenir en Iran du matériel militaire destiné aux Gardiens de la révolution, selon le journal, qui ne donne pas plus de détails.
En échange des avions, Téhéran a mis à disposition de Caracas certains de ses Gardiens de la révolution et des membres de leur unité d’élite, d’Al-Quds, pour former et renforcer les services secrets et la police vénézuélienne.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue vénézuélien Hugo Chavez, très hostiles envers les Etats-Unis, en particulier l’administration sortante de George W. Bush, ont conclu plusieurs accords de coopération économique.
M. Chavez a notamment apporté son soutien à M. Ahmadinejad sur le programme nucléaire iranien.
Les pays occidentaux et Israël craignent que le programme balistique de l’Iran, qui a annoncé mi-novembre avoir testé un missile de "nouvelle génération", puisse lui permettre de disposer de missiles équipés de tête nucléaire.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant de l’Iran qu’il suspende son programme d’enrichissement d’uranium. L’Iran assure que son programme nucléaire n’a qu’une finalité civile.