AFP, 4 janvier 2009 – Le guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei a mis en garde à Téhéran le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki contre les conséquences de l’accord de sécurité entre l’Irak et les Etats-Unis, a rapporté dimanche l’agence officielle Irna.
L’ayatollah a déclaré à M. Maliki que "l’un des principaux objectifs des Etats-Unis est de créer une base pour une présence à long terme et une domination de la région", selon Irna.
M. Maliki, qui a quitté l’Iran dimanche matin après une visite commencée samedi, a signé le 14 décembre avec le président américain George W. Bush un accord de sécurité fixant les conditions du retrait des troupes américaines d’Irak d’ici la fin 2011.
L’ayatollah Khamenei a mis en doute la validité de cet accord en affirmant à son interlocuteur que "les Américains n’entretiennent pas de réelle amitié même avec leurs proches alliés dans la région, et que donc leurs promesses ne devraient et ne peuvent pas êtres crues".
L’Iran n’a pas ménagé ses critiques envers l’accord, qualifié de "sorte de capitulation" par le président du Parlement iranien Ali Larijani.
La République islamique juge inadmissible la présence américaine en Irak et dans la région, alors que les Etats-Unis accusent l’Iran d’y être le premier facteur d’instabilité.
"La présence des forces américaines et britanniques en Irak est la principale cause du terrorisme et des disputes internes", a dit l’ayatollah Khamenei à M. Maliki, toujours selon Irna.
Le guide suprême, qui est la plus haute autorité de l’Etat, a même mis en demeure le Premier ministre de faire la preuve de sa résistance aux supposées visées américaines.
"Il doit être prouvé au peuple irakien que le gouvernement ne reculera pas (…) face à l’intimidation et aux menaces de l’ennemi", a dit l’ayatollah Khamenei.
L’Iran et l’Irak, qui ont été en guerre de 1980 à 1988, ont renoué des relations après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, survenue avec l’intervention des Etats-Unis.
Ces relations se sont encore améliorées avec l’arrivée au pouvoir en Irak d’un gouvernement dominé par les chiites et dont plusieurs responsables avaient trouvé refuge en Iran à l’époque de Saddam Hussein.
Mais le gouvernement irakien a aussi ménagé ses relations avec Washington, en dépit des mises en garde de Téhéran sur le sujet.