AFP, 30 janvier 2009 Le président américain Barack Obama est partisan de la diplomatie avec l’Iran, mais se réserve la possibilité de recourir à la force militaire, a déclaré jeudi son porte-parole Robert Gibbs.
"Le président n’a pas changé son point de vue, qui consiste à garder toutes les options" ouvertes, a répondu M. Gibbs à la presse qui lui demandait si l’option militaire demeurait sur la table sous son administration.
M. Obama, dont le prédécesseur a toujours refusé de renoncer à l’option militaire contre l’Iran, a promis une nouvelle approche diplomatique fondée sur la volonté de dialoguer directement et respectueusement avec la République islamique.
M. Bush conditionnait une discussion générale avec l’Iran à la suspension par celui-ci de ses activités nucléaires les plus sensibles. M. Gibbs a cependant réfuté des informations du journal britannique Guardian selon lesquelles l’administration américaine avait préparé une lettre au nom de M. Obama et à l’attention des dirigeants iraniens pour ouvrir la voie à une reprise du dialogue.
"Ni le président, ni la secrétaire d’Etat (Hillary Clinton) n’ont demandé, ou vu, une telle lettre", a dit M. Gibbs. "Je crois que cela referme un peu ce chapitre", a-t-il dit.
M. Gibbs s’est cependant montré prudent dans sa réaction à des propos tenus la veille par le président iranien et paraissant compliquer le dialogue. "Ceux qui parlent de changement doivent présenter des excuses au peuple iranien et essayer de réparer leurs mauvais actes passés et les crimes qu’ils ont commis contre l’Iran", a dit Mahmoud Ahmadinejad.
Plutôt que de réagir directement, le porte-parole de M. Obama a préféré s’en tenir à ce que "le président croit: à savoir que nous devons utiliser tous les éléments de notre puissance nationale pour protéger nos intérêts quand il s’agit de l’Iran".
Cela comprend "la diplomatie quand c’est possible, et le fait que nous avons beaucoup de problèmes à régler", a dit M. Gibbs en évoquant les activités nucléaires iraniennes, le soutien au terrorisme dont les Etats-Unis accusent l’Iran et la menace que la République islamique fait peser selon eux sur le grand allié israélien.
Interrogé sur l’hypothèque que les propos de M. Ahmadinejad semblaient faire peser sur une reprise du dialogue, M. Gibbs a soulevé les incertitudes politiques iraniennes. "On ne sait pas clairement avec qui le dialogue aurait lieu en Iran", a-t-il dit, dans une référence apparente à la tenue de la présidentielle en juin.