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Iran: plus de 2.000 personnes détenues, des centaines « portées disparues » (FIDH)

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ImageAFP: Le vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Karim Lahidji, a affirmé dimanche à Paris que "plus de 2.000 personnes" avaient été arrêtées et étaient détenues en Iran, et que des centaines étaient "portées disparues".

"D’après nos dernières informations, plus de 2.000 personnes ont été arrêtées et sont actuellement en détention", a déclaré M. Lahidji, qui est par ailleurs président de la Ligue iranienne de défense des droits de l’Homme, dont le siège est à Paris, au cours d’un rassemblement dans la capitale française.

"Des centaines de personnes sont portées disparues, ce sont des informations indépendantes qui nous sont parvenues de Téhéran depuis hier (samedi)", a-t-il ajouté à la tribune pendant ce rassemblement d’environ 800 personnes protestant contre la présidentielle "truquée" et la répression des manifestations à Téhéran.

Interrogé par l’AFP, M. Lahidji a précisé que ces informations avaient été rassemblées par les "antennes" de la FIDH en Iran, essentiellement auprès des familles.

"Il s’agit d’une estimation, car il est extrêmement difficile d’en savoir plus en Iran actuellement", a-t-il souligné.

"Nous avons parlé de dizaines voire de centaines de morts, mais nous ne connaissons pas à ce stade le nombre de victimes" de la répression des manifestations, a-t-il ajouté.

Il a notamment affirmé qu’une vingtaine de femmes avaient été arrêtées samedi "lors d’un rassemblement pacifique au centre de Téhéran".

Communiqué de Presse du FIDH
26 juin 2009

L’ONU doit enquêter sur les violentes attaques contre les manifestants

Les familles iraniennes sont toujours sans nouvelles de leurs proches qui ont été arrêtés ou hospitalisés lors des manifestations de la semaine dernière. Les deux principaux hôpitaux de Téhéran seraient soumis depuis quelques jours à des pressions exercées par les Bassijis et la police de façon à ce que les médecins ne délivrent pas de certificats médicaux aux personnes qui ont été blessées pendant les manifestations, nécessaires pour pouvoir ultérieurement démontrer les violences subies.

En outre, des sources fiables au sein des professionnels de la santé font état d’une vingtaine de cadavres dans les morgues de ces hôpitaux, en lien avec les manifestations.

Les autorités, constatant l’ampleur de la condamnation internationale de la violence à l’égard des manifestants pacifistes, font quant à elles état de huit victimes parmi les Bassijis, 5 jours après les événements. Les autorités procèdent à de la désinformation sur les responsabilités engagées pour les très graves violences perpétrées la semaine dernière contre les manifestants. Ainsi, par exemple, la radio-télévision d’Etat a prétendu que la jeune manifestante tuée par balles et dont les photos ont circulé dans le monde entier (Neda Agha-Soltan) aurait été tuée par des agents de la CIA qui se trouvaient parmi les manifestants.

Enfin, toute tentative de dénoncer les graves violations des droits de l’Homme perpétrées à la suite des élections est impitoyablement réprimée : nous sommes sans nouvelles de nombre de journalistes et de défenseurs des droits de l’Homme, qui ont été arrêtés la semaine dernière [1]. En outre, Shirin Ebadi a fait l’objet de menaces de poursuites judiciaires dans la presse pro-gouvernementale pour avoir attiré l’attention des organes onusiens et de l’Union européenne sur la situation des droits de l’Homme dans son pays.

Cinq experts indépendants des Nations unies ont exprimé leur sérieuse préoccupation concernant l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre, les arrestations arbitraires et les exécutions sommaires intervenues au cours des dernières semaines en Iran. Ils ont appelé les autorités à garantir pleinement les libertés d’expression et de manifestation. La Haut commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies s’est également déclarée préoccupée par les informations relatives à des arrestations arbitraires et à l’usage de la violence par les forces de l’ordre ou des milices semi-officielles, et a rappelé au gouvernement iranien ses obligations en vertu du droit international des droits de l’Homme. Le Secrétaire général des Nations unies a quant à lui dénoncé la violence qui a suivi les élections, en particulier l’usage de la force contre des civils. Il a appelé à l’arrêt immédiat des arrestations, des menaces et de l’usage de la force.

Dans ce contexte, et au regard des obstacles objectifs pour recueillir des informations sur le terrain, la FIDH appelle le Secrétaire général des Nations unies à nommer un représentant spécial sur l’Iran, lequel aurait notamment pour tâche d’enquêter sur les récents événements afin d’établir les responsabilités pour les morts et les blessés à l’occasion des manifestations pacifiques. Le résultat de cette enquête serait inclus dans le rapport sur les droits de l’Homme en Iran que le Secrétaire Général devra remettre en automne à l’Assemblée générale des Nations unies. « Cet épisode sombre de l’histoire iranienne restera gravé dans les mémoires : ceux qui se rendent aujourd’hui coupables de ces graves violations du droit à la vie, à l’intégrité physique et à la sûreté devront un jour répondre de leurs actes, qu’il s’agisse des personnes qui ont exécuté les ordres ou de celles qui les ont donnés », a conclu Karim Lahidji, Vice-président de la FIDH et Président de la LDDHI.

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