AFP : Par Jay DESHMUKH, TEHERAN – Le candidat Mehdi Karoubi a affirmé lundi que des manifestants arrêtés avaient été violés lors de leur détention tandis que les autorités continuaient à dénoncer l’ingérence de l’occident dans ses affaires.
"Un certain nombre de personnes arrêtées ont affirmé que des jeunes femmes avaient été sauvagement violées", a écrit l’ex-candidat à l’élection présidentielle dans une lettre dont une copie a été obtenue lundi par l’AFP.
"Des jeunes hommes ont également été sauvagement violés (…) et souffrent depuis lors de dépression et de sérieux problèmes psychologiques et physiques", a-t-il ajouté.
Cette lettre a été adressée le 29 juillet à l’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui dirige le Conseil de discernement et l’Assemblée des experts, deux institutions clés du pouvoir iranien et M. Karoubi avait prévenu qu’il la publierait faute de réponse sous 10 jours. Elle avait d’abord été publiée sur son site Etemad Melli, avant d’en être retirée.
Les autorités ont reconnu que plusieurs détenus étaient morts en prison affirmant que ces décès étaient dus à un virus et non à des violences.
Le procès d’une centaine de protestataires s’est ouvert le 1er août devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran qui les juge pour leur participation aux manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi, a dénoncé lundi les "interventions" étrangères dans les affaires intérieures iraniennes, après des critiques formulées par des pays occidentaux sur le procès.
Il a estimé qu’il se déroulait conformément "aux lois internationales", qualifiant les réactions occidentales d’"illégales et surprenantes".
"Nous résisterons fermement face à toute intervention" étrangère, a-t-il ajouté.
Un des imams de prière de Téhéran, l’ayatollah Ahmad Khatami, a réclamé pour sa part "une action ferme et décisive" de la diplomatie iranienne "contre la Grande-Bretagne, un pays comploteur", selon Irna.
Parmi les accusés qui ont comparu samedi, figurait une jeune française Clotilde Reiss, un employé local de l’ambassade britannique, Hossein Rassam, et une employée locale de l’ambassade de France, Nazak Afshar.
Clotilde Reiss, arrêtée le 1er juillet, a déclaré avoir participé à des manifestations les 15 et 17 juin à Ispahan et indiqué avoir pris des photos et filmé des images.
La présidence française a indiqué lundi que Nicolas Sarkozy multipliait les "interventions auprès de tous ceux qui peuvent exercer une influence" sur l’Iran en vue de la libération de Clotilde Reiss qui est son "objectif prioritaire".
Dimanche, la présidence suédoise de l’UE s’est également élevée contre le procès de la Française et des deux employés d’ambassade.