Iran Focus: Suite à linterdiction de parution du journal Etemad Melli appartenant à Mehdi Karoubi, candidat malheureux de lélection présidentielle, de nombreux opposants ont manifesté lundi aprè-midi à Téhéran contre cette nouvelle mesure répressive du guide suprême Ali Khamenei.
Selon les informations parvenues à Iran Focus, de nombreux manifestants se sont rassemblés devant lédifice du journal en bravant linterdit et une forte présence de la milice du Bassij. Vers 17 h 30 (local) des heurts se sont produites lorsque la milice a chargé les manifestants. De nombreux personnes, dont plusieurs femmes ont été blessées par les voltigeurs en motocyclette. Les manifestants, dont les femmes étaient en première ligne, ont exprimé leur colère en scandant « mort à Khamenei le criminel ».
Mehdi Karoubi, ex-président du parlement, avait dénoncé les sévices infligés à des manifestants incarcérés après l’élection présidentielle.
Parallèlement un religieux ultraconservateur a demandé une peine de 80 coups de fouet contre l’ex-candidat au motif qu’il aurait menti à ce sujet.
"La nuit dernière (dimanche soir, ndlr) un représentant du parquet s’est rendu à l’imprimerie d’Etemad Melli et a ordonné une suspension temporaire du journal", a dit un fils de M. Karoubi, Hossein, cité sur le site internet du parti du candidat réformateur.
Le religieux Ahmad Khatami, dont les vues expriment généralement celles des ultraconservateurs, a déclaré pour sa part que "selon les enseignements religieux, si une personne accuse une autre de crime sexuel et ne peut le prouver, il doit recevoir 80 coups de fouet", selon le quotidien Kayhan lundi.
Karoubi, farouche opposant à Ahmadinejad, a répété dimanche soir que ces accusations ne le feraient pas taire.
"Les autorités ont créé un tel climat que personne n’ose parler. Mais ces comportements et ces intimidations ne me réduiront pas au silence et je dirai les choses que je juge nécessaires", a dit Karoubi dans un communiqué.
Mehdi Karoubi avait formulé ses premières accusations le 29 juillet dans une lettre à Hashemi Rafsandjani. Il affirmait que des détenus avaient été "sauvagement violés" en détention.
Dans des propos publiés samedi dans son journal Etemad Melli, Mehi Karoubi a affirmé que certains détenus étaient morts en prison après avoir été "battus et torturés".
avec AFP