AFP : La réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009 et la répression qui a suivi constituent un « scandale qui ne sera jamais effacé », a affirmé dimanche le leader d’opposition réformateur Mehdi Karoubi en s’engageant à poursuivre la lutte « jusqu’à la fin » pour les droits du peuple iranien.
« Le vote que l’on vous a volé et le droit que l’on vous a injustement pris sont un scandale qui ne sera jamais effacé », affirme l’ancien président du parlement dans une « lettre au peuple iranien » diffusée sur son site Sahamnews.org.
« Comment peut-on priver les gens de leur droit à contester en les envoyant à Kahrizak (ndlr: centre de détention fermé après la mort de trois détenus) et en remplissant les cimetières? », demande M. Karoubi dans cette lettre publiée le jour anniversaire de la plus sanglante des manifestations ayant suivi l’annonce de la réélection de M. Ahmadinejad.
Au moins dix personnes avaient trouvé la mort le 20 juin 2009, selon la télévision d’Etat. Parmi les victimes se trouvait la jeune étudiante Neda Soltan, dont la mort par balle filmée en direct avait ému le monde entier.
« Un an après, malgré toutes les pressions et les menaces, vos revendications n’ont pas été oubliées, et elles se sont même répandues dans toutes les couches de la société », poursuit M. Karoubi en estimant que « ce n’est pas quelque chose que l’on peut étouffer par la répression, les arrestations, les procès-spectacles ».
La réélection de M. Ahmadinejad, entachée de fraudes massives selon l’opposition, a entraîné des mois de manifestations auxquelles le gouvernement a mis fin au prix d’une répression sévère: des dizaines de morts, des milliers d’arrestations et des centaines de condamnations dont plusieurs à mort.
« Je resterai engagé jusqu’à la fin par mon pacte avec vous », conclut M. Karoubi, candidat malheureux contre M. Ahmadinejad dont il est devenu depuis un an l’un des plus féroces critiques.