AFP : Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à une « transparence totale » sur le cas de deux hommes condamnés à mort pour leur implication présumée dans le décès d’au moins trois manifestants détenus à la prison de Kahrizak (sud de Téhéran) l’été dernier.
L’organisation souhaite connaître « l’intégralité des points de l’enquête sur les tortures ou autres sévices perpétrés à Kahrizak ainsi que les détails des accusations et preuves » retenues contre les accusés.
« Une telle transparence est essentielle pour que soient respectés les droits à la vérité et la justice », poursuit Amnesty dans un communiqué publié vendredi soir.
L’agence officielle Irna a rapporté mercredi la condamnation à mort de deux personnes par une cour militaire, les deux premières peines de mort visant la répression du mouvement né de la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
Ces peines capitales ont été prononcées pour « violences volontaires ayant entraîné le meurtre de Mohammad Kamrani, Amir Javadi-far et Mohsen Ruholamini », selon Irna citant un communiqué de la cour. Dans ce dernier, aucune mention n’est faite de la qualité des personnes condamnées, ni de la date exacte du jugement.
Amnesty a exhorté Téhéran à révéler « les noms des prévenus, le rôle qu’ils ont joué au moment des évènement à Kahrizak et fournir des détails sur leur procès ».
L’identité des prévenus n’a pas été dévoilée pendant le procès, relève Amnesty qui les soupçonne de n’être que « des officiers de rangs inférieurs », qui ne seraient que « des boucs-émissaires d’un plus vaste système de torture ».
Le procès de 12 personnes, dont 11 policiers, pour leur implication présumée dans la mort d’au moins trois manifestants de l’opposition s’était ouvert en mars devant un tribunal militaire de Téhéran.
La divulgation des mauvais traitements perpétrés à Kahrizak avait fini par contraindre le guide suprême Ali Khamenei à ordonner la fermeture de ce centre pénitentiaire en juillet dernier.
Dix manifestants de l’opposition ont été condamnés à mort ces derniers mois.