JDD: Pour avoir affiché son soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, cette Iranienne menacée d’être exécutée par lapidation, Carla Bruni-Sarkozy se voit violemment prise à partie par un quotidien de Téhéran. L’épouse du chef de l’Etat s’y fait traiter de « prostituée », comme Isabelle Adjani qui a également signé la pétition. Crise diplomatique en vue.
« Les prostituées françaises rejoignent la lutte des droits de l’homme ». C’est le titre d’un article paru dans le quotidien iranien Kayhan , contrôlé par la régime islamique. Ces « prostituées françaises » ne sont autres que Carla Bruni-Sarkozy et Isabelle Adjani. Pourquoi ces insultes? Parce que les deux femmes ont signé récemment une pétition pour dénoncer le sort réservé à Sakineh Mohammadi-Ashtiani en Iran où elle est condamnée à mort par lapidation.
Dans cette diatribe d’une violence inouïe, l’épouse « infâme » du chef de l’Etat dont la télévision d’Etat iranienne a également évoqué « l’immoralité », se voit accusée d’avoir « brisé le mariage de Sarkozy (pour) devenir la première dame de France ». Pour sa part Isabelle Adjani est présentée comme une » actrice française à la morale corrompue « .
Le 24 août dernier, Carla Bruni-Sarkozy, dans une lettre ouverte, avait joint sa voix à toutes celles qui s’élèvent de par le monde contre la lapidation prévue de Sakineh, notamment à travers une pétition internationale lancée par Bernard-Henri Lévy. « Vos yeux pleins de douleur et de dignité, votre front, votre cerveau, votre âme… transformés en cible pour des lanceurs de pierres, explosés, pulvérisés, en miettes! Effroi et consternation! », s’indignait l’ancienne top-model. « Je ne vois pas le bien qui peut sortir de cette cérémonie macabre, quelles que soient les justifications juridiques avancées. Répandre votre sang, priver vos enfants de leur mère, mais pourquoi? Parce que vous avez vécu, parce que vous avez aimé, parce que vous êtes une femme, une Iranienne? Tout en moi se refuse à l’accepter », poursuivait-elle avant de préciser: « Mon mari plaidera votre cause sans relâche et la France ne vous abandonnera pas ».
Pour le moment, L’Elysée n’a pas réagi officiellement à ces insultes.Difficile d’imaginer toutefois qu’elles resteront sans suite.