AFP: Les journaux iraniens recevront des subventions en fonction du degré de loyauté qu’ils témoignent vis-à-vis du régime, a déclaré le ministre de la Culture et de la Guidance islamique, Mohammad Hosseini, selon des propos rapportés jeudi par la presse.
« Les subventions seront accordées aux journaux en fonction de leur position. Nous ne pouvons pas aider des journaux qui sont contre le régime », a dit le ministre, sans donner d’exemple.
« Nous n’aiderons pas la presse écrite, les éditeurs et les réalisateurs qui évoluent dans le sens contraire du chemin pris par le régime, mais nous allons renforcer ceux qui sont dans la ligne des objectifs du régime », a-t-il ajouté.
Depuis la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009, de nombreux journaux réformateurs ont été fermés et des dizaines de journalistes arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison.
Le secteur du cinéma a également été visé. Le célèbre metteur en scène iranien Jafar Panahi a passé plus de trois mois en prison cette année pour avoir tenté de faire un film sur le mouvement de protestation de l’opposition après la réélection d’Ahmadinejad.
En septembre, le ministère de la Culture a par ailleurs retiré son visa à un film en cours de tournage d’Asghar Farhadi, réalisateur de réputation internationale (« A propos d’Elly », etc.) qui avait défendu des artistes et cinéastes critiques à l’égard du pouvoir.
Aucun film ne peut être tourné en Iran sans visa du ministère de la Culture, ni distribué sans autorisation de cette administration. Tout livre doit également être validé avant publication.
De nombreux metteurs en scène, écrivains et artistes ont dénoncé l’accroissement de la censure depuis l’arrivée au pouvoir du président Ahmadinejad en 2005 et ont soutenu le candidat de l’opposition Mir Hossein Moussavi lors de la présidentielle de 2009.