LEMONDE.FR avec AFP et Reuters, 30 novembre – Le président français Nicolas Sarkozy a fustigé, mardi 30 novembre, la publication de notes diplomatiques américaines orchestrées par le site WikiLeaks. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a déclaré que le président jugeait que ces fuites, relayées depuis dimanche par les grands titres de la presse mondiale, dont Le Monde, relevaient du « dernier degré d’irresponsabilité ».
« Nous sommes évidemment en lien avec l’administration américaine. Nous avons rappelé notre solidarité » à son égard, a précisé François Baroin. Selon lui, la publication de ces câbles par WikiLeaks amènera les autorités françaises à redéfinir les modalités de transmission de documents de nature diplomatique au sein du dispositif de la chancellerie française.
UNE « MENACE »
La publication des mémorandums diplomatiques américains confidentiels, dont WikiLeaks s’est procuré 250 000 exemplaires écrits entre 1996 et 2010, avait déjà provoqué la colère de Washington, et continue à semer le trouble dans les chancelleries du monde entier.
Lundi, la présidence française avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas réagir à la publication de ces télégrammes confidentiels, dont certains concernent la France. De son côté, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero, avait refusé de confirmer « aucun des propos attribués à des autorités et des diplomates français » dans ces câbles dont la publication a été qualifiée de « menace » par le gouvernement français.
Certains des télégrammes montrent que l’ambassade américaine à Paris juge le président Sarkozy « susceptible et autoritaire ». WikiLeaks rapporte aussi des propos de Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de M. Sarkozy qui, selon les télégrammes, a qualifié le président vénézuélien Hugo Chavez de « fou » et l’Iran d' »Etat fasciste ».