AFP: Le procureur général de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi a menacé vendredi, selon Isna, de poursuivre les chefs de l’opposition, après des déclarations de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami exigeant un processus « équitable » pour les futures élections.
« Certains chefs de la sédition (opposition) ont posé des conditions. Il vaudrait mieux qu’ils se réveillent (…) C’est le régime islamique qui pose des conditions et la première c’est de les juger. Comment osent-ils poser des conditions après tant de sédition et de complot », a lancé M. Dolatabadi, lors d’un discours à la prière du vendredi de Téhéran, selon l’agence Isna.
Il faisait référence aux déclarations de M. Khatami, un des leaders de l’opposition, qui avait posé des conditions pour la participations des réformateurs aux futures élections, selon des déclarations citées mercredi par le site de l’opposition Rahezabz.net.
M. Khatami avait affirmé que les réformateurs prendraient part aux élections si « les prisonniers sont libérés » et si les élections étaient « propres » et « libres ».
« Tout le monde prendra part au vote si les gens ont le sentiment que leurs candidats sont autorisés à participer, si les résultats correspondent aux votes (…) et s’ils sont sûrs que l’élection s’est déroulée de façon équitable », avait-il déclaré à l’adresse d’un groupe de députés réformateurs.
« Si ces conditions sont remplies, alors nous déterminerons notre façon d’agir », avait-il ajouté.
Président de la République de 1997 à 2005, M. Khatami, tout comme les deux candidats de l’opposition à la présidentielle de juin 2009, l’ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien président du Parlement, Mehdi Karoubi, ont dénoncé des fraudes massives lors du scrutin remporté officiellement par Mahmoud Ahmadinejad.
Le résultat de ce scrutin avait provoqué d’énormes manifestations à Téhéran réprimées par le régime.
Une dizaine de manifestants avaient été tués, des milliers d’autres arrêtés et des centaines poursuivis en justice, dont des hommes politiques et des journalistes.
Ces derniers jours, les déclarations se sont multipliés contre les leaders de l’opposition.
Mercredi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a violemment attaqué les « responsables de la sédition » en affirmant que leur « plus grande faute a été de donner de l’espoir aux ennemis » en mettant en cause les résultats de la présidentielle et en provoquant des manifestations.