AFP: Les critiques du camp ultraconservateur contre l’entourage du président Mahmoud Ahmadinejad ont continué malgré l’appel au calme lancé samedi par le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Mojtaba Zolnour, l’adjoint du représentant du Guide au sein des Gardiens de la révolution –l’armée idéologique du régime– a violemment dénoncé lundi le « courant déviationniste » qui selon les ultraconservateurs, est dirigé par Esfandiar Rahim Machaie, directeur de cabinet du président Ahmadinejad.
« Le courant déviationniste veut affaiblir les fondements du régime islamique (…) Cette déviation est le plus grand danger de toutes les déviations de l’histoire de l’islam chiite » majoritaire en Iran, a-t-il affirmé selon l’agence Mehr.
Il a de nouveau demandé au président Ahmadinejad de se séparer de son conseiller, pour « éliminer le chef de la nouvelle sédition » en allusion à l’opposition réformatrice éliminée par les conservateurs après la réélection contestée du président Ahmadinejad en juin 2009.
« Le courant déviationniste s’agrippe à l’exécutif comme un virus », a déclaré de son côté samedi l’imam de la prière de Machhad, l’ayatollah Seyed Ahmad Alam al-Hoda, cité par l’agence Isna.
En appelant les conservateurs à la fin des dissensions, le guide suprême veut éviter que la « présence de ce virus » aboutisse « à la chute du gouvernement, car le prix en serait plus lourd que de gérer » ce courant, a-t-il estimé.
Samedi, lors des cérémonies du 22ème anniversaire de la mort de l’imam Khomeiny, l’ayatollah Khamenei avait demandé au camp conservateur au pouvoir de mettre fin à ses dissensions, l’appelant à respecter la « diversité des positions politiques » en son sein.
« Si au nom du révolutionnarisme, on insulte nos frères (…) qui sont en désaccord avec nos positions politiques, mais dont nous savons qu’ils sont fidèles au régime islamique et à l’islam, on commet un acte immoral », a-t-il dit devant plusieurs centaines de milliers de partisans.
Le président du Parlement Ali Larijani est revenu de son côté à la charge contre l’implication dans les affaires religieuses de M. Machaie, qui s’est fait le chantre ces derniers mois d’un « islam iranien » avec le soutien de M. Ahmadinejad.
« Les responsables exécutifs doivent éviter de faire des théories (sur les questions religieuses, ndlr). Cette tâche revient aux écoles religieuses », a déclaré dimanche M. Larijani cité par l’agence Isna.
Un conseiller du président Ahmadinejad, Ali Akbar Javanfekr, a répondu lundi aux ultra-conservateurs leur demandant d’écouter l’appel de l’ayatollah Khamenei, dans un éditorial du quotidien gouvernemental Iran,.
« Depuis plus d’un mois, un groupe politique particulier (…) utilise tous les moyens politiques et de propagande, lance des accusations sans fondement et des insultes contre certains responsables pour affaiblir le gouvernement et le président aux yeux de la population », a écrit M. Javanfekr en demandant aux adversaires du président de réparer « leur erreur stratégique ».