AFP: Les Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition extérieur au régime de Téhéran, ont rejeté mercredi « un plan américain » de « déplacement » des occupants du camp d’Achraf, situé près de Bagdad, vers l’intérieur de l’Irak, au cours d’une conférence de presse à Paris.
« Il est clair qu’un déplacement à l’intérieur de l’Irak ne serait qu’un prélude à une autre catastrophe », a déclaré Maryam Radjavi, la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, dont les Moudjahidine sont la principale composante), faisant allusion à une récente attaque contre ce camp où vivent quelque 3.400 membres des Moudjahidine.
Le 8 avril, une attaque du camp d’Achraf par les forces irakiennes a fait 36 morts et 300 blessés, selon le dernier bilan du CNRI.
Les Moudjahidine du peuple se sont installés en Irak pendant la guerre Iran-Irak (1980-88) et ont reçu le soutien du régime de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein pour mener des actions armées contre l’Iran.
Après la chute de Saddam Hussein en 2003, ils ont été désarmés par les forces américaines. Les Américains ont alors assuré la sécurité du camp avant de la transférer en 2009 aux forces irakiennes, dont les responsables entretiennent de très bonnes relations avec Téhéran.
En juin, les autorités irakiennes ont annoncé que le camp d’Achraf serait fermé d’ici à la fin 2011.
Dans un communiqué diffusé à l’issue de la conférence, à laquelle participait notamment le président du parti démocrate américain Howard Dean, Mme Radjavi a rappelé que la situation actuelle du camp d’Achraf découlait de l’occupation de l’Irak et a appelé les Etats-Unis à « assumer leur responsabilité » en protégeant le camp.
Elle a aussi rappelé que les Moudjahidine avaient « accepté la solution d’une réimplentation dans des pays tiers » et réclamaient d’ici à ce transfert, la protection de l’ONU, des Etats-Unis et de l’Union européenne.
« Il est temps d’agir pour Achraf. Le gouvernement américain est responsable de ce qui se passe à Achraf, et nous allons être responsables, que nous le reconnaissions ou non », a déclaré pour sa part Howard Dean, cité dans le texte.