Angélique Mounier-Kuhn
Le Temps (Suisse), 9 aout – Le mouvement appelle l’ONU à défendre les résidents d’Achraf. L’égérie du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam Radjavi, a fait le déplacement à Genève.
Combien sont-ils? Trois cents tout au plus. La foule n’occupe qu’une portion de la place des Nations, mais elle est résolue, comme toujours. «Liberté pour l’Iran, liberté pour Achraf», a-t-elle déclamé lundi en agitant ballons jaunes et fanions à l’effigie de Maryam Radjavi, la présidente révérée du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).
Cette entité, dont les Moudjahidine du peuple sont la principale composante, se pose depuis des décennies en force d’opposition au régime de Téhéran. Et cela fait une centaine de jours que ses représentants font le siège de la place des Nations pour réclamer la protection des quelque 3400 réfugiés iraniens, membres actifs ou sympathisants des Moudjahidine pour la plupart, vivant dans le camp d’Achraf situé dans l’est de l’Irak. Le 8 avril dernier, 36 d’entre eux ont péri à la suite d’un assaut de l’armée irakienne, condamné par Navi Pillay, la haut-commissaire aux Droits de l’homme.
Soudain, la foule se fige dans un silence pieux. A la tribune, Maryam Radjavi a pris la parole. C’est la première fois, dit-on, qu’elle fait le voyage d’Auvers-sur-Oise, en France, où siège le CNRI, à Genève.
Comme à chaque rassemblement, des photographes et cameramen du mouvement sont présents pour immortaliser l’instant. Un service d’ordre compact veille à la sécurité de l’égérie de la résistance: en 1990, son beau-frère Kazem Radjavi, représentant en Suisse du CNRI, a été assassiné à Coppet, par des sbires dépêchés par Téhéran.
Faire «cesser le massacre»
Fichu vert noué sous le menton et sourire magnétique, Maryam Radjavi exalte, le temps d’un discours aussi transporté que rodé, le courage et la persévérance des siens, fustige la «répression sauvage qui sévit en Iran» et promet la fin de la «dictature des mollahs». Surtout, elle appelle la communauté internationale, notamment les Etats-Unis et l’ONU, à «faire cesser le massacre à Achraf», une antienne reprise par la poignée de personnalités suisses qui lui succède au micro, l’avocat Nils de Dardel, coprésident du Comité suisse de défense d’Achraf, ou la conseillère nationale Alice Glauser.