LE CAIRE, 14 mai 2012 (AFP) – La police égyptienne a perquisitionné le bureau de la télévision iranienne Al-Alam au Caire et confisqué le matériel de cette chaîne arabophone au motif qu’elle travaillait en Egypte sans autorisation officielle, a indiqué lundi une source de sécurité.
La perquisition a eu lieu dimanche et son directeur, Ahmed Sioufi, se voit reprocher par les autorités d’avoir travaillé sans permis, selon cette source.
Sur le site internet de la chaîne, M. Sioufi a confirmé qu' »un grand nombre de membres des forces de l’ordre avait fait irruption dans le bureau d’Al-Alam ».
Il s’agit « d’une agression contre les libertés et d’un moyen de bâillonner » les médias, a-t-il dénoncé, en affirmant que la chaîne avait à plusieurs reprises demandé l’autorisation officielle de travailler en Egypte, sans succès.
Des dizaines de personnes, dont les journalistes du bureau d’Al-Alam au Caire, se sont rassemblées devant le syndicat des journalistes dans le centre de la capitale égyptienne pour protester contre la perquisition, selon un photographe de l’AFP.
La chaîne avait déjà été perquisitionnée et son matériel confisqué en juillet 2008 car elle n’avait pas obtenu d’autorisation de diffuser ses programmes en Egypte.
L’Iran a rompu ses relations diplomatiques avec Le Caire en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion en 1979 d’un accord de paix entre l’Egypte et Israël.
L’ex-président égyptien Hosni Moubarak, renversé en février 2011 par une révolte populaire, nourrissait une forte méfiance envers Téhéran, qu’il considérait comme un élément déstabilisateur au Moyen-Orient.
Depuis sa chute, Le Caire et Téhéran sont engagés dans des efforts de rapprochement et des promesses d’oeuvrer à une normalisation diplomatique, qui n’ont jusqu’ici pas abouti.