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Tromperie à l’ONU sur un camp d’opposants iraniens en Irak

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Iran Focus – Rarement un haut responsable de l’ONU viendra devant les médias pour accuser son supérieur d’avoir fourvoyé le monde. C’est pourtant ce que Tahar Boumedra vient de faire vis-à-vis du chef de la mission de l’ONU en Irak, Martin Kobler, qui plus est sur une question aussi complexe que celui des opposants iraniens du camp d’Achraf. Le Washington Times a publié le 21 aout un article qui révèle des coulisses de ce dossier. Extraits :

Le haut responsable de l’ONU en Irak a donné des instructions à son personnel pour couvrir les conditions de type carcéral d’un camp de transfert pour opposants iraniens dans des rapports destinés à l’organisation mondiale, a déclaré un ancien responsable de l’ONU qui a démissionné en signe de protestation.

Dans sa première interview depuis qu’il a quitté ses fonctions, Tahar Boumedra a dit au Washington Times que Martin Kobler, le représentant spécial de l’ONU pour l’Irak, voulait que les opposants soient transférés rapidement au camp Liberty, une ancienne base militaire américaine près de l’aéroport de Bagdad, puis déplacés hors d’Irak.

M. Kobler « a trompé le siège [de l’ONU] à New York, Washington » ainsi que les opposants sur les conditions de vie au Camp Liberty dans son empressement à vouloir les déloger du camp d’Achraf, où ils vivent depuis 1986, a déclaré M. Boumedra, ancien responsable des droits de l’homme de la mission de l’ONU à Bagdad.

M. Boumedra dit avoir « eu le choc de ma vie » lors de sa première visite au camp Liberty en décembre.

« J’ai visité un grand nombre de prisons, mais cet endroit était pire qu’une prison » a déclaré M. Boumedra, un militant algérien qui fait la promotion des droits de l’homme et d’une réforme pénale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, depuis de nombreuses années.

Les Irakiens ont vandalisé le camp après le départ des troupes américaines, a-t-il dit et les installations étaient dans un état de délabrement total.

Des bungalows ayant servi de locaux d’habitation aux soldats renfermaient des piles de détritus. Les portes pendaient à leurs gonds et les fenêtres étaient brisées.

M. Kobler « nous a demandé d’y retourner et de prendre des photos du camp et des installations et de nous assurer que les images les plus attrayantes soient placées dans un dossier afin d’être présentées aux résidents et à la communauté diplomatique pour dire : « Voici un camp aux normes élevées, répondant à toutes les exigences des réfugiés » a déclaré M. Boumedra, qui a quitté l’Irak en mai.

« Il m’a demandé, et je le souligne, de faire en sorte d’utiliser des  » images vendables »» a-t-il dit. « Et je me suis retrouvé à fabriquer des rapports et à falsifier des photos pour tromper mon organisation, la communauté internationale et les Achrafiens. »

Environ 2.000 personnes du camp d’Achraf sur les 3.000 habitants ont été transférées au camp Liberty aux termes d’un accord négocié par les Nations Unies. Le premier groupe est arrivé en février.

Les opposants iraniens et leurs partisans, dont un groupe bipartite de parlementaires et d’anciens responsables américains, se plaignent depuis janvier des conditions de vie au-dessous des normes du camp Liberty (…)

M. Boumedra, le responsable onusien qui dirigeait les pourparlers avec les Irakiens pour la fermeture du camp d’Achraf, dit avoir conseillé à M. Kobler de ne pas accepter un protocole d’accord qui sortirait de ces discussions parce que les Irakiens méprisaient les normes internationales des droits de l’homme.

« Je lui ai dit qu’il y avait certaines valeurs de l’ONU sur lesquelles nous ne pouvions pas transiger. Pourtant, nous avons bien conclu un compromis », a déclaré M. Boumedra.

Il a dit que M. Kobler avait répondu : « »Tahar, pourquoi êtes-vous si négatif ?  » Ainsi donc, il est négatif de protéger les droits de l’homme ? »

M. Boumedra a dit qu’il avait été marginalisé après s’être plaint de ces pratiques trompeuses. « Je suis devenu en quelque sorte un obstacle au progrès », a-t-il dit.

Il a finalement démissionné et a passé les deux derniers mois à méditer sur sa situation. « Je me demande : « est-ce que c’était un cauchemar ? Est-ce que j’ai vraiment été impliqué dans ces choses-là ?  » J’ai perdu le respect de toutes ces institutions et aussi de moi-même parce que j’ai fait partie de ça », a-t-il dit.

Le récit de M. Boumedra sur les conditions au camp Liberty correspond à celui fourni par l’OMPI et ses partisans.

http://www.washingtontimes.com/news/2012/aug/21/camp-for-refugees-in-iraq-worse-than-a-prison/

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