Reuters: Les islamistes somaliens d’Al Shebab reçoivent des armes via des réseaux yéménites et iraniens, estiment les experts de l’Onu chargés du contrôle de l’embargo, a-t-on appris de sources diplomatiques. Ces armes arrivent pour l’essentiel par le nord de la Somalie, c’est à dire les régions autonomes du Puntland et du Somaliland, avant d’être convoyées vers le sud, où les miliciens sont les plus nombreux.
Elles proviennent pour la majeure partie de réseaux somaliens au Yémen, a-t-on précisé à Reuters de sources diplomatiques proches du Conseil de sécurité de l’ONU. Sanaa a invité récemment Téhéran à cesser de soutenir les rebelles actifs sur son territoire. Le mois dernier, les gardes-côtes yéménites et la marine américaine ont saisi une cargaison de missiles et de roquettes en provenance d’Iran, selon le gouvernement yéménite.
«A Galguduud (centre de la Somalie), les Chabaab reçoivent des armes, notamment des pièces d’IED (engins explosifs artisanaux)», a déclaré un diplomate ayant requis l’anonymat, évoquant les conclusions les plus récentes des observateurs chargés de veiller à l’embargo. Ils reçoivent en outre des mitrailleuses PKM, selon leur rapport de janvier. Les observateurs devaient en informer le conseil de sécurité vendredi, mais la réunion a été annulée en raison de la tempête de neige qui a balayé New York.
Le Yémen joue un rôle de premier plan dans l’armement des Chabaab, non seulement parce qu’il alimente le trafic, mais parce qu’il est devenu une plaque tournante des intérêts iraniens en Somalie et ailleurs, expliquent-ils dans leur rapport. Les experts chargés de veiller à l’embargo sur les armes en vigueur en Iran s’intéressent également au Yémen et à l’existence de livraisons d’armes iraniennes à destination de l’Afrique, selon des diplomates du Conseil de sécurité.