AFP: L’ex-président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani n’a pas été autorisé à participer à l’élection présidentielle iranienne, a annoncé, mardi 21 mai, la télévision d’Etat, citant un communiqué du ministère de l’intérieur.
M. Rafsandjani, âgé de 78 ans et qui a accompli deux mandats entre 1989 et 1997, ne fait pas partie de la liste de huit noms retenus par le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de valider les candidatures pour le scrutin du 14 juin. En 2009, le Conseil n’en avait validé que 4 sur 450.
MIS AU BAN DEPUIS 2009
Encouragé à se présenter par l’ex-président Mohammad Khatami (1997-2005), M. Rafsandjani était attendu comme le sauveur par le camp réformateur, laminé par la répression qui a suivi les manifestations de 2009 contre la fraude présumée en faveur de Mahmoud Ahmadinejad, réélu dès le premier tour.
Les deux chefs de file du « mouvement vert », Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi – vainqueur présumé en 2009, selon l’opposition –, étant assignés à résidence, M. Rafsandjani, déjà candidat malheureux en 2005 face à Mahmoud Ahmadinejad, était perçu comme le seul espoir de « changement » et d’ouverture.
En 2009, ce dignitaire, qui dirige le Conseil de discernement, la plus haute autorité d’arbitrage politique, avait dénoncé la répression, sans pour autant s’attaquer au Guide suprême, Ali Khamenei, véritable numéro un du régime. Il a payé cette audace d’une mise au ban – il n’a plus prêché depuis 2009 à la prière du vendredi – et de l’arrestation de ses enfants, sa fille passant six mois en prison.
Esfandiar Rahim Mashaie, un proche du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, ne figure pas non plus sur la liste, qui compte en revanche l’ancien négociateur sur le nucléaire Saïd Jalili, ajoute l’agence de presse officieuse FARS.
En début de semaine, un site proche du gouvernement avait évoqué des pressions exercées sur les sympathisants d’Esfandiar Rahim Mashaie. Shabaké Iran rapportait qu’un certain nombre de partisans reconnus de M. Ahmadinejad, dont des religieux, avaient été convoqués ou arrêtés par les services de renseignement dans certaines provinces du pays.
Selon la même source, « des forces de l’ordre ont fait une descente » chez certains d’entre eux et les ont arrêtés. Les responsables de ce site ont dénoncé ces pratiques « illogiques », ainsi que la fermeture de cinq sites qui faisaient campagne pour le candidat favori du président sortant. Solat Mortazavi, porte-parole de l’instance chargée d’organiser l’élection, a déclaré que la liste officielle des candidats pour le scrutin « sera annoncé mercredi 22 mai par le ministère de l’intérieur ».