AFP, Téhéran, 5 juin – L’Iran a posé ses conditions pour accepter de maintenir jusqu’à fin juillet la suspension d’activités nucléaires sensibles, le temps que l’Union européenne (UE) lui fasse des propositions concrètes de coopération, a indiqué dimanche un des négociateurs iraniens.
Les Iraniens réclament de coopérer à l’élaboration des propositions que les Européens se sont engagés à leur faire d’ici là pour tenter de les convaincre de maintenir la suspension des activités relatives à l’enrichissement d’uranium, a indiqué en substance Ali Agha Mohammadi à l’agence officielle Irna.
Pour sauver un dialogue ayant pour l’instant évité le recours au Conseil de sécurité, les trois ministres allemand, britannique et français des Affaires étrangères, au nom de l’UE, ont proposé le 25 mai aux Iraniens de leur faire d’ici à fin juillet des propositions de coopération concrètes et détaillées, en échange desquelles les Iraniens continueraient à suspendre leurs activités d’enrichissement de l’uranium.
Le dirigeant iranien chargé du nucléaire, Hassan Rohani, était reparti de cette réunion tenue à Genève en disant qu’il devait soumettre cette offre au pouvoir.
« L’Iran a accepté la proposition européenne et l’Europe a jusqu’à fin juillet pour soumettre une offre complète et détaillée (…), à condition que les trois groupes de travail et le comité de pilotage se réunissent et qu’il y ait un échange entre les ministres des Affaires étrangères européens et (M. Rohani) afin que la proposition européenne soit conforme aux objectifs qui seront convenus », a déclaré Ali Agha Mohammadi.
Les groupes de travail et le comité de pilotage qui les chapeaute travaillent à un accord à long terme par lequel les Iraniens fourniraient des « garanties objectives » que leurs activités nucléaires restent purement civiles, en échange d’une coopération nucléaire et technologique, commerciale et politique.
Pour les Européens, alarmés par 18 années de dissimulations iraniennes, un tel accord n’est possible que si Téhéran renonce définitivement à l’enrichissement, seule garantie probante à leurs yeux que le programme nucléaire de la République islamique n’est pas détourné pour fabriquer l’arme nucléaire.
Se disant mécontents des résultats du dialogue engagé en décembre 2004, les Iraniens ont annoncé le 30 avril leur intention de reprendre une partie des activités relatives à l’enrichissement, qu’ils avaient accepté de suspendre en novembre. Les Européens les ont prévenus qu’ils n’auraient alors d’autre choix que de soutenir un recours au Conseil de sécurité, prôné depuis des mois par les Américains.