AFP, Washington,5 juillet – Les Européens n’accepteront jamais la reprise des activités nucléaires iraniennes, a affirmé mardi à Washington le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy.
« Il est fondamental de comprendre que dans l’accord de Paris il s’agit bien du mot suspension » des activités d’enrichissement d’uranium, a-t-il souligné à l’issue d’un entretien avec son homologue américaine Condoleezza Rice.
« Il est évident qu’après avoir parlé avec eux (les Iraniens), après avoir exposé nos propositions, de toute façon, malgré ce qui est dit ici ou là, les Européens n’accepteront jamais la reprise des activités nucléaires iraniennes », a précisé le ministre français lors d’une conférence de presse conjointe avec Mme Rice.
De son côté, Mme Rice a souligné que « l’accord de Paris (du 15 novembre 2004 entre la toïka européenne -Paris, Berlin et Londres- d’une part, et Téhéran de l’autre) porte à l’origine sur la suspension (des activités d’enrichissement) ».
« Mais, en dernier ressort, le monde doit s’assurer que l’Iran ne puisse pas obtenir cette capacité et il devra y avoir des garanties objectives et nous pensons que cela veut dire un arrêt complet (de ces activités) », a poursuivi la secrétaire d’Etat, qui était interrogée pour savoir si une « suspension » était suffisante aux yeux des Etats-Unis.
Interrogée pour savoir si les Etats-Unis seraient prêts à accepter une proposition européenne qui envisagerait un transfert de technologies nucléaires civiles à l’Iran, Mme Rice a précisé que les Etats-Unis avaient « dit clairement que nous ne voyons pas la nécessité pour l’Iran d’avoir une capacité nucléaire civile en Iran ».
« Mais nous avons bien noté aussi, par exemple, que les Russes ont pris certaines dispositions de sauvegarde pour protéger le réacteur Bouchehr, afin de s’assurer que s’il y a livraison d’une quantité limitée de combustible, il soit renvoyé afin de diminuer les risques de prolifération », a-t-elle ajouté.
M. Douste-Blazy a appelé pour sa part à accepter la victoire de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, en affirmant que « le résultat est là » et qu’il faut « continuer à avoir des relations diplomatiques avec les autorités iraniennes ».
Il a jugé aussi « absolument fondamental de présenter une offre fin juillet, début août, aux autorités iraniennes, concernant le programme nucléaire civil, avec d’ailleurs une garantie de fourniture de combustible pour celui-ci.
Le ministre a ajouté que cette offre comprendrait aussi « un accord technologique qui peut toucher plusieurs éléments: météorologiques, sismologiques ou autres ».
« Et, enfin, essayer de réfléchir avec eux sur la sécurité de leur pays », a-t-il poursuivi en référence aux garanties de sécurité envisagées par les Européens.
« Nous aurons besoin des Américains pour parler de cela avant de leur faire cette offre », a-t-il fait valoir.
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