AFP, Téhéran, 1er août – L’Iran remettra ce lundi vers 13H00 iraniennes (8H30 GMT) à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne la lettre l’informant de la reprise de ses activités nucléaires ultra-sensibles de conversion, a déclaré à l’AFP un des négociateurs iraniens.
« Nous allons remettre la lettre dans une demi-heure », a déclaré Ali Agha Mohammadi à l’AFP.
« Dans cette lettre, nous disons à l’AIEA que nous reprenons nos activités à Ispahan à partir d’aujourd’hui sous sa supervision », a-t-il dit par ailleurs sur la télévision d’Etat.
Les scellés posés par l’AIEA sur l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan « seront enlevés aujourd’hui en présence des inspecteurs de l’agence qui se trouvent actuellement en Iran », a-t-il ajouté.
L’Iran prend ainsi le risque de la rupture de ses négociations avec l’Union européenne et d’un renvoi devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
M. Agha Mohammadi a expliqué que la décision de reprendre la conversion avait été prise définitivement à l’expiration à 12H00 (7H30 GMT) d’un ultimatum communiqué au Haut représentant pour la politique extérieure de l’UE Javier Solana lors d’un entretien téléphonique dimanche soir.
Selon M. Agha Mohammadi, M. Solana n’a pas produit les « garanties » que le droit de l’Iran à l’enrichissement et à la conversion d’uranium serait reconnu dans des propositions de coopération que l’UE entend soumettre à l’Iran dans les prochains jours.
Selon lui, les Européens ont ainsi « violé l’accord de Paris ».
Cet accord signé en novembre prévoyait la suspension de toutes les activités iraniennes d’enrichissement et de conversion, ainsi que l’ouverture de négociations en vue d’une coopération nucléaire, commerciale et politique entre l’Iran et l’UE.
Les Européens devaient remettre sous peu aux Iraniens des propositions détaillées de coopération pour les convaincre de maintenir une suspension totale.
Ces propositions risquent à présent d’être caduques et les négociations ruinées.
« Nous allons poursuivre les négociations », a cependant affirmé M. Agha Mohammadi.
« Nous n’allons pas reprendre l’enrichissement », a-t-il ajouté.
Les Iraniens affirment que reprendre la conversion ne viole pas l’accord de Paris. Les Européens disent le contraire en faisant valoir que la conversion est tout sauf une opération anodine.
Les Européens ont prévenu les Iraniens qu’ils soutiendraient le recours au Conseil de sécurité contre l’Iran, réclamé depuis des mois par les Etats-Unis, si la République islamique relançait l’enrichissement ou la conversion.
Si l’Iran lève effectivement les scellés d’Ispahan et relance la conversion, l’Union européenne devrait demander une réunion d’urgence de l’AIEA, agence onusienne de non-prolifération.
L’Iran s’apprête à informer l’AIEA de la reprise de la conversion (négociateur)
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