AFP, Vienne, 6 août – Des techniciens de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vont partir pour l’Iran afin d’installer « d’ici au milieu de la semaine prochaine » des caméras de surveillance sur des installations nucléaires-clés d’Ispahan, a annoncé une porte-parole samedi à Vienne.
Une équipe chargée de surveiller les garanties nucléaires va se rendre « dans les prochains jours pour amener et mettre en place des équipements de caméras à distance et un système d’inspections d’ici au milieu de la semaine prochaine », a déclaré à l’AFP la porte-parole Melissa Fleming.
L’Iran menace de redémarrer l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan, en dépit des injonctions européennes, mais l’AIEA demande aux Iraniens de ne pas rompre les scellés avant l’arrivée des inspecteurs et de leurs équipements.
L’AIEA a indiqué mercredi avoir « clairement signifié qu’il nous faudrait jusqu’au milieu de la semaine prochaine pour mettre en place des équipements de surveillance avant toute destruction de scellé et reprise d’activité nucléaire ».
Organe de l’Onu charger de veiller à la non-prolifération, l’AIEA affirme avoir besoin de plusieurs jours pour installer des caméras avant de procéder à la levée des scellés.
Jeudi un négociateur iranien Hossein Moussavian avait souligné l’intention de son pays de reprendre des travaux préliminaires à Ispahan d’ici un à deux jours.
Selon un diplomate occicental samedi, Téhéran a été « très irrité » de l’annonce par les trois pays européens (UE3)- Allemagne, France, Grande-Bretagne – d’une demande de réunion extraordinaire du conseil des gouverneurs, l’exécutif politique de l’AIEA, avant que les Iraniens n’aient transmis leur réponse officielle aux propositions d’accord de l’UE.
Ce conseil, mardi, pourrait éventuellement traîner Téhéran devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
En colère, les dirigeants iraniens sont tentés du coup de rompre eux-mêmes les scellés, sans attendre l’arrivée des inspecteurs, selon cette source.
Un autre diplomate, proche de l’agence, a indiqué que l’AIEA avait envoyé une lettre samedi aux Iraniens et attendait de connaître leurs intentions.
Selon lui, l’AIEA a « environ quatre inspecteurs » en Iran et l’équipe dépêchée à Ispahan est formée de techniciens.
« L’AIEA n’a pas besoin de davantage d’inspecteurs. Un ou deux suffisent à Ispahan », a ajouté ce diplomate.
La crise s’est encore aiguisée samedi entre l’UE et le régime iranien qui a dénoncé la « tyrannie » étrangère et rejette comme « inacceptables » des propositions européennes de coopération, vendredi. Téhéran persiste dans sa décision de reprendre les activités nucléaires ultra-sensibles de conversion.
Les Européens demandent en vain aux Iraniens de renoncer aux activités liées à l’enrichissement d’uranium, dont la conversion est une étape, car ils craignent qu’une fois enrichi, l’uranium puisse servir à fabriquer une bombe atomique.
Iran :Des spécialistes de l’AIEA à Ispahan la semaine prochaine
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