Lors du Forum économique mondial de Davos, Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a fait une déclaration alarmante concernant l’attitude peu coopérative de l’Iran à l’égard de l’agence. M. Grossi a fait part de sa vive inquiétude, soulignant que l’agence se sentait « prise en otage » dans le cadre des différends qui opposent l’Iran aux pays occidentaux.
Il a cité en exemple le fait que l’Iran refuse aux inspecteurs l’accès aux sites nucléaires en raison de leur nationalité.
Rafael Grossi, critiquant le « rejet des inspecteurs » par l’Iran en raison de leur nationalité, a ajouté : « L’Iran ne coopère guère avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. La situation est très frustrante ; ils limitent la coopération d’une manière sans précédent. »
Il a insisté sur la nécessité d’une visibilité à la hauteur des objectifs nucléaires ambitieux de l’Iran. Bien que Téhéran ait toujours nié avoir l’intention de fabriquer des armes nucléaires, l’Agence a dû relever le défi de surveiller l’expansion du programme nucléaire iranien.
Il a ajouté : « Lorsque la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis disent quelque chose qu’ils n’aiment pas, c’est comme s’ils prenaient l’AIEA en otage de leurs différends politiques avec d’autres. C’est inacceptable pour nous.”
L’année dernière, l’Iran a réduit le rythme de son enrichissement d’uranium à la suite de l’ouverture de négociations informelles avec les États-Unis. Toutefois, à la fin de l’année 2023, le régime a repris et accéléré ses activités d’enrichissement.
« Les mollahs accumulent de l’uranium. Ils disent que c’est à des fins civiles, mais nous n’en avons pas vu beaucoup en usage. En fait, il est stocké. Nous devons diviser soigneusement les activités qui peuvent avoir des implications futures », a déclaré M. Grossi à propos du manque de transparence de l’Iran et de son incapacité à fournir des explications claires sur des questions cruciales.
M. Grossi a réitéré son engagement en faveur d’une solution diplomatique et a déclaré : « Diplomatie, diplomatie, diplomatie, voilà ce dont nous avons besoin. Nous devons continuer à parler, nous devons éviter que la situation ne se détériore à un point tel qu’il serait impossible de la récupérer. »
Il s’agit de la dernière d’une série de mises en garde récentes concernant le programme nucléaire du régime iranien. Dans une interview accordée au journal anglophone The National et publiée le 16 janvier, M. Grossi a déclaré que l’Iran poursuivait « au galop » son programme d’enrichissement de l’uranium à un niveau élevé.
« L’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires qui enrichit de l’uranium à un niveau très, très élevé, très proche de la qualité militaire.”
Selon l’agence, la quantité d’uranium enrichi à 60 % par l’Iran, qui était tombée à 3 kilogrammes par mois, a de nouveau augmenté.
L’Agence internationale de l’énergie atomique a confirmé que l’Iran avait augmenté la production d’hexafluorure d’uranium enrichi à 60 % à environ 9 kilogrammes par mois sur les sites de Fordow et de Natanz depuis la fin du mois de novembre 2023.
Les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont condamné l’accélération par l’Iran de la vitesse et de la quantité d’uranium enrichi dans une déclaration commune.
Mohammad Eslami, directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a qualifié les réactions au rapport de l’AIEA de « frénésie médiatique » visant à « détourner l’attention du public » de Gaza.